Dernier voyage
Nathy Drisca
A Émilie dit Petit Ange
Le verdict est tombé, il m’a sonné il ne me reste plus beaucoup de temps, pour tout boucler avant de ne plus pouvoir agir.
J’ai envie de vomir de crier et de pleurer en même temps, c’est d’ailleurs ce que je fais, je n’ai pas la force de rentrer chez moi. Impossible d’affronter mes proches, je ne veux pas les voir souffrir, alors je marche un bon moment. Je déambule dans les rues.
Je n’ai aucune notion du temps, sur moi quelque passant se tournent, alors de change de direction, pour ne pas avoir de conversation, pas d’explications à donner. Pour leur dire quoi ? Le jour faibli je suis perdue j’active le GPS de mon Smartphone pour avoir une idée de l’endroit où je me trouve.
Je prends place à une table dans un bar du quartier qui est le mien, j’ai besoin de mettre les choses à plat m’organiser et tout planifier.
Je commande un alcool fort, j’ai besoin d’un remontant, puis commence ma liste.
Assurances, afin de mettre mes proches à l’abri du besoin, je vais prendre quelques affaires les placer à la cave pour ne pas éveiller les curiosités.
J’ai moins d’une semaine pour tout caller, il ne faut rien oublier, je n’aurai besoin que de peu de choses, une photo de ceux que j’aime, même s’ils sont gravés dans mon cœur, je ne sais pas comment et a quelle vitesse vont se dérouler les événements.
C’est la plus lourde décision, que j’ai eu à prendre depuis ma naissance, que celle d’organiser mon absence.
Les larmes recommencent à dévaler le long de mes joues, je ne peux les retenir, je note mes dernières volontés, adresse une lettre pour expliquer mon geste a ceux qui restent. Pour qu’ils ne se lancent pas à ma poursuite, et cessent de leurs recherches.
Je serai déjà bien trop loin, pour qu’ils puissent me rejoindre, les reconnaitrais-je ? Je n’en sais rien c’est pour cela que je fais ce choix, je désir qu’ils gardent de moi les souvenirs d’une femme heureuse comblée pleine de joie.
Comme souvent on me nome petit ange, je m’en vais justement les rejoindre, sans faire de bruits laissant dans mon sillage un tourbillon d’amour et de bien être. Je ne veux plus souffrir, ne peux plus sourire tant j’ai mal. Mes trais se déforment sous la douleur de ce mal qui me ronge, ce n’est pas humain de rester, attrister ceux que j’aime et qui m’aiment, je sais qu’ils me comprennent et sauront me pardonner. Du vide et de la peine que je vais leur occasionner.
A mes enfants que je ne verrai pas grandir, à ma sœur qui est si proche mes parents qui sont toujours là pour moi et mes enfants à mon mari qui aura la lourde responsabilité de ternir le cap. A tout mes amis. Je ne peux leur dire qu’une chose. Je vous aime et veillerai sur vous d’où je serai.
Je vais donc sécher mes larmes, rentré, je sais qu’ils doivent déjà s’inquiéter, je prétexterai un retard et annulation de consultation. Pour éviter les questions sur le sujet de ma santé. Parlerai de projets de vacances d’horizon lointains.
Je suis lasse mais ne veux plus perdre de temps à dormir bientôt j’aurai l’éternité pour me reposer, je regarde dormir ma famille leur prépare des choses qu’ils aiment, et sème des messages de réconforts pour les moments qui seront plus difficiles. Établie une liste des gouts et besoins des enfants afin que mon mari puissent s’y retrouver. Écris les paroles d’une berceuse qui apaise la plus jeune, note le nom du livre ainsi que le passage qu’elle préfère, leurs desserts et plats préférés.
Les endroits où nous avons l’habitude d’aller quand on a un coup de blues. La semaine arrive vite a son terme et je dois partir, le courrier leur parviendra une fois que je serai déjà loin tel est mon souhait. Je n’aime pas les en revois alors les adieux encore moins.