Dernière
Troma Oz
Plus que quatre minutes avant la dernière. Celle qui me mènera vers l'éternelle prochaine. J'ai beau le savoir, je n'y résisterai pas. Il me suffirait pourtant de me lever et de partir, j'en ai encore la force, mais la volonté m'a quitté depuis longtemps. Trois minutes avant la fin de ma conscience. Ce stupide horaire que je me fixe sans qu'il ait le moindre sens. La deadline de la perdition dans laquelle je me complais en complaintes. Deux minutes, il est temps de prendre une décision, dans moins de cent vingt secondes il sera trop tard et l'horloge aura fait le choix à ma place. Non, l'horloge aura entériné mon choix, ce choix que je fais mine d'avoir honte de faire, mais qui n'est que l'illustration de mon incapacité à changer de travers. C'est la dernière minute, celle qui ne comprend plus d'espoir de changement. Celle qui n'est qu'un long décompte avant l'issue fatale… banale mais fatale … Sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un … « Patron, une p'tite dernière pour la route ! »