dernière rencontre

silhius

J'avais proposé à Matildhe de diner avec moi. Cette soirée restera marquée dans ma mémoire comme celle ou elle a révélé au grand jour sa personnalité. Toute enjouée d'avoir découvert le plaisir d'avoir des esclaves, émoustillée à l'idée de ses prochaines vacances turques avec son miché et deux autres putes, grisée par toutes ces queues qu'elle avalait à longueur de soirée, elle débarquait, comme d'habitude à la bourre.

Je pensais naïvement qu'elle avait plaisir à me voir. Elle m'a fait comprendre que c'est parce que elle n'avait pas de miché intéressant ce soir la (juste le fameux Mario, certes bon lécheur mais peu rémunérateur) et qu'elle voulait savoir comment j'avais eu accès à ses emails. Moi pauvre petit connard craintif, je l'écoutais pérorer, me lançant à la terrasse du Beaubourg quelques vacheries d'un ton dédaigneux. J'encaissais, refusant toujours de voir la vérité.

Durant le diner qui a suivi, elle s'est délectée de me raconter quelques unes de ses aventures. Par exemple, comment elle prit ton pied à maltraiter et pisser sur un petit rachitique édenté dans une chambre d'un hôtel Ibis de la rue des Plantes. Comment elle se tapait 5 ou 6 michés par semaine, parfois 2 par jour. Ses yeux brillaient, sans se douter un instant de ce que cela pouvait me faire d'entendre ces mots.

Je revenais d'un déplacement professionnel et j'avais passé la nuit d'avant justement dans un Ibis.

 "Cela m'a fait penser à toi, surtout le petit placard", lui dis-je.
Sa réponse me laissa pantois ". "Je vais aussi dans des Novotel !!"
Merde j'avais oublié, j'étais devant une poule de luxe!!!!

Au fur et à mesure que la soirée passait, mon malaise devenait de plus en plus perceptible. Elle étalait avec fierté sa vie de pute, me regardant d'un air narquois. Je lui ai fait part de mon souhait de récupérer mes jouets. Avec un sourire en coin elle m'a rétorqué que puisque je ne baisais pas, elle les gardait. Je n'ai pas répondu, soufflé par tant de désinvolture. Mais bien sur, elle en a besoin la catin, comment ferait-elle sans ses instruments de travail. Cela lui prendra du temps avant qu'un miché lui offre une nouvelle panoplie. Elle a le don pour s'approprier ce qui ne lui'appartient pas, sans aucune pudeur.
 
Donneuse de leçons, elle m'a expliqué d'un ton péremptoire ce que je devais faire de ma vie, comment je devais la mener. Bien entendu, elle s'est offusquée dès que je me suis permis un commentaire. La garce est forte pour expliquer aux autres comment ils doivent avancer, mais ne supporte pas le moindre commentaire...

Je n'avais encore rien entendu. Elle m'expliquait qu'elle ne voulait pas de "plan love" (et oui, voilà ce que j'ai été, "un plan". dur à entendre), pour me balancer 2 minutes après à la figure qu'elle voulait vivre ses folies avec moi (euh comment?)

A la fin du repas, je bouillais de rage devant cette garce qui prenait un malin plaisir à me prendre pour un con, qui pleine d'arrogance racontait n'importe quoi juste pour se donner de l'importance.  Maladroitement j'ai voulu la gifler.
"Pas ici", me dit-elle. Ben ou alors?

Le final fut grandiose. Elle me proposait de prendre un taxi, j'ai voulu rentrer en métro. Sans que j'ai eu le temps de dire ou faire quoi que ce soit, elle m'a roulé une pelle.
 
"Viens chez moi"
"Non, Laurent"
"Tu n'es qu'une sale garce!!!!"
 
Mon cerveau a explosé. Ensuite, Je me souviens juste de mes larmes, de ma douleur, pas de mes mots, juste de ses silences et de ses "je suis désolée", "Je t'adore!!!", comme une petite fille capricieuse qui s'aperçoit qu'elle a été trop loin et a peur de recevoir une volée.

Je suis parti devant moi, totalement sonné, choqué et sans force, rempli de chagrin et de colère face à toutes ses humiliations. Elle m'a rattrapé, pris le bras, en silence, comme si elle voulait se faire pardonner. Je n'avais qu'une envie, l'envoyer chier, la voir disparaitre, mais aucun mot ne pouvait sortir de ma bouche, tétanisé par toute cette mauvaise foi.

Nous nous sommes arrêtés pour boire un Cognac Place du Châtelet. Elle avait repris tes esprits, sentant bien que je n'étais pas en état de réagir. Elle me parlait de complicité. Je savais ce que cela voulait dire pour elle. Nous sommes repartis, elle voulais m'accompagner jusqu'à chez moi, salope désireuse de me faire souffrir jusqu'au bout, pour mieux m'abandonner ensuite. Doucement, j’ai cherché à me débarrasser d'elle, mais non elle s'accrochait, pour me faire boire son venin jusqu'à la lie. Place du Panthéon, J’ai enfin réussi à faire naitre un peu d'autorité dans ma gorge nouée. Elle a compris, déposé un baiser sur mes lèvres et est partie sans se retourner. Je l’ai regardée un moment marcher la tête basse. Se sentait-elle un peu honteuse de son comportement? Non, bien sur, peut-être même était-elle fière du travail accompli. Elle avait montré toutes ses capacités de nuisances, car un homme qui l'aime ne peut déclencher chez elle que hargne et mépris.

C'est ce soir là que j'ai compris qu'il me fallait définitivement couper les ponts, en tout cas lui faire comprendre qu'il n'y avait plus rien à tirer de moi. Devenir con, méchant... Peu importe le prix à payer, peu importe la douleur. ..Je ne pouvais continuer à me faire manipuler de la sorte par une garce présomptueuse...
 
Aujourd'hui, même si la blessure n'est pas encore refermée, même si la souffrance pollue encore mon esprit, je respire de nouveau. Je l'observe de loin continuer à vendre son cul, putain par habitude, parce qu'il n'y a rien d'autre. Je pense souvent à elle, essayant de comprendre ma faiblesse, pourquoi j'ai pu tomber aussi bas, perdre la tête pour une belle indifférente, monstre de froideur et d'égoïsme. Cette espèce d'attirance malsaine pour le mal, aveuglé par ses talents de baiseuse qui m'ont fait oublier tout le reste. Mon égocentrisme qui m'a fait parader comme un coq parce que j'avais l'impression d'avoir séduit une pute, sans m'apercevoir que c'est elle qui m'avait pris au piège de sa concupiscence.

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