Dernière Torpeur

Et tu m'entraines doucement dans ta peine immense. 

Alors vas y taille-toi les veines, ouvre toi les manches...qu'est ce que ça change de toute façon, à ce monde? 

Ok tu meurs, t'es dans l'mal, mais sache qu'aujourd'hui, qu'hier, que demain, y'aura encore des gens, des gens qui bougent, qui volent, qui courent, qui marchent, qui rampent, parce qu'ils savent qu'ils doivent avancer...il avait pas tord le King, il avait un rêve, c'était peut être pas le même que le mien ou que le tien, mais il valait le coup. 

Tu gis, tu cris, tu hurles, et moi je fais quoi? Je rêve, guidée par une belle merde qui s'appelle l'espoir, qui me laisse penser que demain, que dans un an, que dans 10 ans, ça aura changé, la Grèce, la Crimée, tout ce qui fait qu'aujourd'hui c'est un gros bordel, un gros merdier, ce sera terminé. 

Alors ose, ose te regarder dans un miroir, ose dire encore que t'as le droit de tout voir en noir. Ose dire encore que tout est fichu, que c'est justifié ce que tu fais...ose avaler ces cachets, ose accrocher cette corde, monter sur ce tabouret, ose sur ta tempe poser ce pistolet, ose faire un seul pas vers le vide alors que t'es au bord d'une falaise en pensant a cette fille, a ce garçon, a ces gamins qui te regardent, les yeux humides et ignorants, qui pensent que le monde est trop fou pour qu'on y reste en vie, qui doivent s'élever seuls parce que toi t'es plus là, parce que ces gosses t'appartiennent, comme ils m'appartiennent, comme ils appartiennent a cette société qui les a oubliés... 

Qui grandissent sans idée ou pire encore, avec les mauvaises...après tu t'étonnes qu'il y est des Djadistes, des martyrs ou même des Dieudonné. Victor Hugo le disait...t'a jamais lu le dernier jour d'un condamné? Mais putain instruit toi! 

Il te suffit juste de lire un simple Shonen pour savoir que la haine appelle la haine, alors va lire, et après ose laisser des gens derrière toi une fois que t'auras rejoint Der Leiermann. 

Même si je t'engueule, c'est pas la peine de passer l'arme a gauche, t'as juste a te battre à mains nues contre les injustices de la vie, ou avec un crayon, apparemment ça en a aidé certains. Tu peux t'appeler Charlie ou Jean-René, j'en ai rien a battre. Juste lève-toi, et marche. Parce que ouais, la vie est une catin, le monde est un trottoir où gisent les pires immondices, mais une fois que t'as traversé la rue et que tu l'as laissée te violer, t'es comme un con, parce que tu peux plus revenir en arrière et si vraiment t'as plus la force de voler, de courir, de marcher, ou de ramper, alors retient cette question: Imagine que tu as 99 ans, que tu es sur ton lit de mort, et que tu as la possibilité de revenir dans le moment présent, tu ferais quoi?