Derrière son air désabusé.

Derrière cet air désabusé, derrière cet air suffisant, se cache une jeune fille fragile aux multiples blessures. Depuis toujours, elle ne cesse de chercher un sens à sa vie, sa vie réduite aux regards des autres. Alors, elle se cache derrière cet air désabusé, cet air superficiel. Elle se cache derrière cette ficelle, cette micelle sociable et très asocial. Elle a mal et elle a peur, elle a froid et elle en meurt. Souvent, elle est triste et elle panique, elle se questionne, se traumatise, pour des détails, des sottises. Elle cherche sa voie, se demande ou est son incroyable talent, et pour masquer sa quête, elle se cache derrière son air désabusé. Elle a du mal à les aimer, mais  reconnaît qu'elle a besoin de leur amour. Elle en a peur, et elle en meurt. Pourtant, chaque jours, elle doit les affronter, s'y confronter. Ils l'entourent et la détournent, ils la suivent et la détruisent, car même s'ils ne parlent pas, ils sont bien là. Les autres. Ceux de qui elle se cache derrière son air désabusé. Ceux de qui elle se cache derrière son regard suffisant. Ils l'épient, la scrutent, la jugent, la tuent. Ils la tuent de l'intérieur. Et comme elle a peur, comme elle en meurt, elle se cache derrière son air désabusé. Qui pourrait comprendre sa démarche? Sûrement pas les autres. Mais au fait, pourquoi lui font ils peur, les autres? Parce qu'ils l'ont blessé. Parce qu'ils l'ont réduite au néant avant même qu'elle ne se construise. Sa carapace, sa protection, c'est son masque, son enveloppe, c'est bien son air désabusé.