Des bribes de pluie

onypep

Une partie d’échec avec moi-même,

Et je préfère la pluie…

Quelques bruissements se répartissent dans l’épaisse averse,

Les nuages saluent l’oxyde d’H2O,

Ils impriment leur dessein pour nos amis rêveurs.

L’herbe grandit,

Elle dessine les pas

Et marque les silhouettes.

Les mains posées se joignent,

Elles humanisent l’atmosphère.

Il a plu très souvent,

Et sortir ce coffret était consensuel.

J’avance la tour,

Je suis les stratégies de mon esprit,

J’ai tous les coups d’avance.

Pourtant je ne visualise plus la fin de cette partie.

Les blancs sont en train de perdre,

Les noirs agonisent.

Un atelier,

On y façonne des pièces de musée,

On oublie les matériaux.

Le brut nous chante l’importance de l’irrégularité.

Un vieux chêne,

Mille ans d’existence,

Nous a jadis salué.

Son ombre ne se plie plus aux rengaines du temps.

Je me promène

Et ce chêne n’est plus.

Je me promène

Et sa souche creuse sa tombe.

La nuit, effleure une lune,

Et lui rend hommage d’un croissant timide,

Avant de regagner son quartier célèbre.

Son ombre nous a été témoignée par des passionnés,

Témoignée par des aïeux concernés.

Je suis là,

Et derrière ce mur de verre,

Ce vieux chêne existe encore pour nous tous.

Quelques briques rouillés,

Pavés humains,

Pavés d’envergure,

Encadrent une souche élevée au rang de symbole…

Lorsqu’il pleut,

Je reste seul avec cette partie d’échec,

Quelques fois, je joue avec quelqu’un…

Mais la magie n’opère plus.

J’ai levé les yeux,

Une fleur sur ma veste,

Comme un témoignage sordide.

L’état reposant de ma lassitude,

Le rythme de quelques « a priori »,

Des rafales de vents frais,

Et je comprends :

Un arbre,

Une dose de fable,

Un reflex anodin,

Des fluctuations de prévisions,

Et un vieux chêne réduit à un jeu d’échec.

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