Des fuites

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Des fuites battent les pavés lisses, crapahutent sur des rails et partent en silences souterrains. Des fuites dont on ne sait se dénuder. Frotter, se lasser, laisser couler, les mériter.

Regarde-les s’éloigner et perdre souffle. S’enterrer, serrer la gorge, le ventre et tout. S’ils croient revenir, les gens se trompent. Ils reflètent une ombre permanente contre des murs aux gouts différents. Des corridors sont dans la rue comme de petites prisons de murs durs. Des coups volent pour rien, à la place des corps, du chaud des sangs qu’on se refuse. Nous ne parlons pas des corps muets, croisés et retournés dans toute leur insignifiance. Ils courront à la terre par les chemins, les instincts rués, les intersections nouées de fil rougis de sang fertile. Pertes, fuites qui adviennent lorsque tout est égal et immuable.

Mais toi, reste, reste ferme dans tes pas, fébrile mobile à la chair encore vive.

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