Des horizons à bras ouverts

Yannick Bériault

       Des horizons, il y en a qui peuvent s'ouvrir à chaque instant, tout béants devant le désir... parfois séduits à force de volonté et d'inventivité, parfois spontanés et gratuits. Il faut voir ce que l'on peut faire d'un pouce carré de ciel cadré par la brique, ce que l'on peut projeter sur un ciel tapissé de nuages ou sur un mur de ghetto au plâtre écaillé. Des horizons, ça s'ouvre dans des labyrinthes, sur des murs d'hôpital, en plein ciel gris d'hiver... Ça s'ouvre avec un bras en moins, l'esprit obscurci par la fièvre, les yeux embrumés de larmes... Ça s'ouvre sans besoin de la pitié de personne, peu importe ce qu'en disent les apôtres de la faiblesse, ça s'ouvre d'ici, depuis ce corps, avec ce talent... et ça brille, et ça chatoie, divinement, et ça montre les esprits qui dansent, les espoirs assoiffés et enthousiastes... et ça élève, très haut, ça abreuve de lumière... Autant dire qu'un esprit, tout esprit, c'est une écharde de lumière, une clé à ouvrir le ciel, malgré toute la boue, la misère, la faiblesse, l'handicap, la violence, la médiocrité ambiante...

       ...et ce,

       jusqu'au

       dernier

       battement

       du coeur.


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Première publication sur lesensdutemps.tumblr.com

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