Des mouches qui s'accouplent

Je place un capodastre au hasard,
Et gratte quelques accords sur le dos de ma journée.
La télé est encore allumée,
Car quand ça arrive il faut s'en saisir sans tarder.
Ce qui est arrivé n'a rien de mauvais,
Juste quelques pensées que je n'ai jamais osé partager.

Et si cette ville au bord du lac était le bon endroit pour démonter les barbelés,
Les remiser au grenier.

Ensemble nous devrions brûler toutes nos recettes,
Chassons nos peurs de la ville.
Nous devrions toujours succomber au carillon muet qui retentit à cinq heure du matin quand l'herbe est bleue.

Maintenant que le mal est fait,
J'encadre l'aiguille qui m'a montré le chemin.
Assis sur mille rochers enflammés,
À regarder les mouches s'accoupler pendant deux jours.
Vous pouvez désormais le lire dans mes os,
Entre les vieilles cicatrices que j'ai toujours reniées.

Et si cette aube occidentale était le bon moment pour faire tomber les barbelés,
Les remiser au grenier.

Ensemble nous devrions bruler nos dieux au bucher,
Déshabillons nous et plongeons dans le lac.
Je me rappellerai toujours de ce que j'ai vu ce jour là,
Nous ne sommes autres que des mouches qui s'accouplent sur une pierre qui roule.

Alors que je pose ma tête dans le froid,
Je compte les secondes que dieu m'a laissé pour prier.
J'ai peur d'avoir été trop téméraire,
Et de m'être laissé embarquer.
Mais maintenant que j'y repense,
C'est cette même vision que j'ai voulu ramener.