Des paillettes dans les airs 1
Véronique Decoudun
JAX
Putain, ma journée était déjà une journée de merde et là je me retrouve devant une caissière qui m'emmerde pour deux malheureux dollars. Tout ce que je veux c'est m'acheter une bouteille de bourbon, passer une soirée tranquille et oublier tous mes problèmes. Mais une gamine de vingt ans, complètement tétanisée par mon apparence, me regarde comme si j'allais l'écorchée vive et tout ça pourquoi ? Parce qu'il me manque deux putains de malheureux dollars. En ouvrant les yeux ce matin, j'ai su que ma journée allée être difficile. Enfin, c'est surtout mon mal de crâne, dû à une nuit de picole, qui me le disait. Et puis, quand j'ai vu la brune étendue sur le lit à poil à côté de moi, ça n'a fait que confirmer mes doutes. Je ne me souvenais ni de son nom, ni de comment je l'avais ramassée. En même temps je m'en foutais. Je sais, je suis un vrai salaud. J'ai enfilé mon pantalon, pris le restant de mes affaires à la main et suis sorti de la chambre comme un voleur, sans un regard en arrière. Je ne voulais pas affronter les emmerdes du lendemain d'une nuit de baise.
Mes journées se suivent et se ressemblent toutes. Je fais le travail que le prés' me demande la journée puis le soir je vais dans un bar miteux et bois jusqu'à plus soif. Je termine toujours avec une fille sans aucun intérêt, qui veut se faire un voyou dans mon genre, couvert de tatouages. J'aime ma vie de biker, mon club et mes frères. Mais depuis quelques temps il me manque quelque chose. Je me sens vide. Je n'ai aucun but dans la vie, mise à part protéger et développer le club.
La voix tremblotante de la fille me fait revenir à la réalité.
- Je suis désolée, mais je ne peux pas vous vendre cette bouteille, mon patron ne vas pas accepter.
J'inspire profondément pour me calmer et de ne pas l'envoyer chier, elle y peut rien. Je prends l'intonation la moins effrayante et lui demande de faire un effort, j'ai vraiment besoin de tout oublier ce soir. En plus, je dois rejoindre le reste du club près d'un lac. Le Prés' veut profiter de sa môme de vingt et un an. Son ex, Janice, avait embarqué sa gosse du jour au lendemain. Elles avaient disparue dans la nature pendant dix ans. Dix longues années où nous avons remué ciel et terre pour les retrouver. Il y a deux ans, la petite a refait surface. Sa mère venait de mourir d'un cancer. Elle n'avait plus personne sur qui compter. Sur son lit de mort Janice lui avait avoué la vérité lui expliquant qu'elle s'était enfuie et l'avait emmené avec elle. Maintenant, le Prés' revit mais est surprotecteur avec sa gosse, il veut rattraper le temps perdu. Et ce weekend rattraper le temps perdu signifié que l'on devait tous se taper un weekend camping au bord d'un lac. J'allais être en retard et le Prés' n'aime pas qu'on arrive à la bourre.
Au moment où j'ouvre la bouche, pour tenter de la convaincre de me vendre cette bouteille, une main fine et blanche entre dans mon champ de vision et dépose deux billets d'un dollar sur le comptoir. Je regarde fixement cette main délicate, mon regard remonte lentement le long de ce bras qui a la même finesse. Je note qu'elle a la peau laiteuse, je ressens des fourmillements au bout de mes doigts. J'ai envie de toucher cette peau velouté. Mon regard se pose enfin sur le visage de la propriétaire de cette main. Mes yeux sont hypnotisés par les siens. C'étaient des yeux d'un bleu profond, reflétant l'innocence même. Elle avait un visage mutin. Putain d'où me sort cette expression ? C'est pas mon genre de me sortir de telles conneries sur une nana. Ses cheveux légèrement bouclés encadraient son visage et tombaient en cascade sur ses épaules. Elle ressemble à un ange. Sa bouche est pulpeuse, ses lèvres toutes roses sont légèrement entrouvertes. Je sens un élancement dans mon entrejambe rien que le fait de regarder cette bouche. Une brève image d'elle à genoux avec ma queue dans sa bouche me traverse l'esprit. Elle me fixe sans exprimer la moindre émotion et ne semble pas être effrayée ni par mon apparence ni par le fait que je la détaille sans aucune gène.
La petite caissière s'empare vivement des deux dollars pour les encaisser avec le reste de l'argent déposé sur le comptoir et me tend la bouteille enveloppée dans le papier marron, l'air de me dire de partir au plus vite. Je continue à dévisager l'ange tout en prenant ma bouteille, comme un con je lui balance :
- Pourquoi t'as fais ça ?
- J'ai besoin d'aller aux toilettes, et la seule personne qui peut me donner les clés des sanitaires, est cette jeune personne. Me dit-elle en montrant du doigt la gamine derrière le comptoir. Comme je suis à la limite de me faire pipi dessus, je préfère vous donner ces deux dollars.
Je la regarde complètement sidéré, je ne m'attendais pas à une telle répartie. Avant d'avoir eu le temps de lui répondre, elle saisit les clés qu'on lui tendait et s'empresse de partir en direction des toilettes. Je la suis du regard me demandant si elle était bien réelle. Une fois disparue de mon champ de vision je me secoue la tête pour revenir à la réalité et prends la direction de la sortie de cette station service.
Arrivé dehors, j'inspire profondément une bouffée d'air frais tout en regardant le ciel. C'est une nuit dégagée, le ciel noir est constellé d'étoiles. J'adore rouler sur ma bécane seul la nuit. J'ai l'impression d'être invincible, libre. Je me dirige vers ma Harley quand mon portable se met à vibrer dans la poche de mon blouson, je décroche sans prendre la peine de regarder qui m'appelait, je sais que c'est le Prés' :
- Ouais.
- Qu'est- ce que tu fou ?
Le ton de sa voix montre qu'il était en rogne.
- J'arrive, je suis là dans dix minutes.
- OK.
Je raccroche et range mon téléphone. Je presse le pas et me dirige vers ma moto. Je vérifie que tout soit en ordre avant de l'enfourcher. Au moment, où j'appuie sur le démarreur, j'entends une voiture toussoter puis caler. Le tout suivi d'une bordée de jurons. Je plisse les yeux pour mieux discerner la personne qui pouvait sortir autant de mots fleuris à en faire pâlir une bonne sœur. Une fois mes yeux accoutumés à la distance et à l'obscurité, je vois mon ange, s'énerver dans sa voiture, essayant de la redémarrer. Si elle continue ainsi, elle allait finir par noyer son moteur. Sans m'en rendre compte mes pieds se mettent à bouger pour la rejoindre. Je prends appui de mon avant bras droit sur le haut de sa portière et me penche vers sa fenêtre ouverte :
- Alors, ma belle, on a un souci ?
Elle sursaute au son de ma voix, elle tourne la tête vers moi et me regarde avec ses grands yeux de biche effrayés. Ses yeux scrutent les alentours, probablement s'est-elle rendu compte qu'elle était seule sur un parking obscur dans une station service perdue au milieu de nul part. elle se ressaisit, redresse ses épaules et me dévisage bravement. Au bout de quelques instants, elle me répond finalement:
- C'est ma voiture, elle ne veut pas redémarrer.
- C'est ce que je vois, ouvre le capot.
Après une brève hésitation j'entends le clic du capot qui s'ouvre. Je me dégage de sa fenêtre et me tourne en direction de son moteur. Je vois que dalle, il fait complètement nuit. Au moment où je me redresse pour lui demander si elle avait une lampe, je la vois se tenir à côté de moi et m'en tendait déjà une.
- Je pense que vous verrez mieux avec ça.
- Allume-la et éclaire le moteur que je regarde.
- OK.
Sans un mot de plus elle l'allume et l'oriente vers le capot. Je commence par vérifier les bougies, tout semblait correct de ce côté-là.
- Donne-moi la lampe et essaie de redémarrer le moteur.
Au moment où je tends la main pour m'en saisir, mes doigts frôlent les siens. Une décharge électrique me parcourt le bras, je vois qu'elle a ressenti la même chose car elle tressaille elle aussi. Elle se précipite derrière son volant pour tourner la clé et mettre le contact. J'entends le ton poussif de son moteur, puis plus rien. Je me redresse et lui dit :
- C'est probablement la batterie ou l'alternateur.
Le capot est toujours ouvert, je ne la vois pas mais j'entends une plainte et un « eh merde ». Je contourne la voiture et lui demande :
- Tu vas où comme ça ?
Elle hésite un peu avant de me répondre, pousse un soupir plaintif.
- Je vais au bord du lac qui est un peu plus loin, rejoindre des copains de fac. On avait prévu de faire un weekend camping pour fêter la rentrée.
- Tu devrais appeler quelqu'un pour qu'il vienne te chercher. Tu vas pouvoir aller nulle part avec ta voiture ce soir.
- Ça va être difficile, j'ai oublié mon portable dans ma chambre universitaire.
- Prends le mien si tu veux.
- Merci.
Elle prend mon téléphone et compose un numéro. Elle se mordille la lèvre attendant que son correspondant décroche. Je perçois les tonalités défilées puis l'appel bascule sur la messagerie.
- Ca ne répond pas. Me dit-elle en me rendant mon téléphone.
Je reste silencieux pendant un temps tout en continuant à la fixer. Elle semble complètement perdue et fragile. Ses épaules sont affaissées, ses petites mains sont agrippées au volant.
- Ecoute, si tu veux je peux t'y conduire. Je dois y rejoindre le club là-bas.
- Euh…
A ce moment là, mon portable se met à vibrer une fois de plus, je le prends et vois que le Prés' m'appelait encore. Je le range dans ma poche sans prendre la peine de décrocher, je sais ce qu'il voulait me dire, les dix minutes étaient écoulées depuis pas mal de temps. Je fixe mon ange et lui dit :
- Je n'ai jamais fait de mal à une femme et ce n'est pas ce soir que ça va commencer. On va au même endroit tous les deux. Décides toi rapidement, soit tu reste ici toute seule soit tu viens avec moi profiter de ton weekend avec tes copains.
Je la vois hésiter, elle se mordillait sa lèvre inférieure. De nouvelles images obscènes me traversèrent l'esprit, rien qu'à la voir faire, C'est pas le moment de me faire des films et de l'effrayer encore plus. Je ne sais même pas pourquoi je m'emmerde à vouloir l'aider. Contre toute attente, elle me répond :
- OK.
- Bien, prends tes affaires et suis moi.
Sans l'attendre, je me dirige vers ma bécane. C'est la première fois que je vais faire monter une nana sur ma moto. Mon cœur s'emballe en imaginant mon ange derrière moi, assise ses cuisses m'enserrant et ses petites mains posées autour de ma taille. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive mais cette fille me fait perdre la tête.
Arrivé à la hauteur de ma Harley, je perçois le bruit de petits pas précipités derrière moi. Je prends mon casque et me tourne vers elle et lui tends :
- Mets ça.
- Merci.
Je la regarde mettre mon casque, mon érection devient gênante, je me sens de plus en plus à l'étroit dans mon jean.
- T'es déjà montée sur une moto ?
- Non, c'est la première fois.
- Montes et tu suis mes mouvements dans les virages.
- D'accord.
Je la vois monter sur ma moto de manière maladroite et ma queue à l'étroit dans mon jean ne demande qu'à sortir pour s'enfouir entre ses cuisses. J'essaye de me sortir de la tête cette image, en pensant à un chiot mort, une vieille à poil toute flétrie pour faire baisser la pression. Dès que j'arrive au bord du lac, je dois me trouver une brebis pour oublier cet ange et me soulager. Je monte à mon tour sur ma bécane, lui saisi les mains et les entoure autour de ma taille et démarre.
- Accroche-toi à moi ou tu vas tomber.
Je fais vrombir le moteur de mon Harley. J'ai toujours aimé entendre le bruit du moteur d'une moto. Ça me donne un sentiment de puissance et de liberté. Puis nous nous enfonçons dans la nuit en direction du lac.
HAYLEY
La première semaine de la rentrée universitaire vient de se terminer. J'ai réussi à m'inscrire à tous les UV qui me permettraient d'obtenir mon diplôme pour devenir assistante sociale. Je suis même parvenue à trouver un centre pour être bénévole et aider les enfants victimes de maltraitance et d'abus. Je commence à me faire des amis et nous avons prévu de tous nous rejoindre au bord du lac pour fêter la rentrée. Je suis au volant de ma vieille Corolla achetée d'occasion la semaine dernière. Le vent s'engouffre par la fenêtre grande ouverte, la musique de mon poste de radio hurle les notes de « Highway to hells » du groupe AC/DC. Cette année j'ai décidé que ce serait mon année. Fini d'être la petite fille effrayée, dorénavant ma vie m'appartient . J'ai enfin réussi à mettre plus de cinq milles kilomètres de distance entre ma famille et moi. J'allais enfin pouvoir être moi-même et profiter de ma vie d'étudiante, dans une ville où personne ne me connaissait, ni ne connaissait ma famille.
Je suis en retard pour rejoindre les autres. Avant de partir j'ai fait un arrêt au centre social pour voir le petit Logan. Je lui avais promis que je passerais aujourd'hui car c'était son anniversaire. Il vient dans le centre depuis un mois, sa famille est aussi fracassée que la mienne. Il fêtait ses huit ans et c'était la première fois depuis sa naissance que quelqu'un lui souhaitait son anniversaire. Il m'avait dit que son héros était Captain America, j'avais réussi à lui trouver une figurine de son personnage préféré. Je revoyais encore, ses yeux briller, lorsqu'il a ouvert son cadeau. J'étais la seule du centre à avoir réussi à établir un contact avec lui. J'avais failli pleurer lorsque ses petits bras maigres m'avaient enserrés le cou pour me remercier. Voir la joie illuminer son regard, m'a conforté dans mon projet de devenir assistante sociale. Je voulais aider ces enfants nés sous une mauvaise étoile et nés dans la mauvaise famille.
Je continuais à rouler direction le lac, tout en chantant à tue tête AC/DC, le ciel était magnifique, d'un noir d'encre parsemé de milliers d'étoiles. Sur le bord de la route j'aperçois une station service perdue au milieu de nulle part, je m'engage sur le parking, pour faire un arrêt pipi et profiter des derniers vestiges de civilisation avant de passer ces deux prochains jours en pleine nature et surtout sans sanitaires. Je coupe le moteur, le parking est mal éclairé, A l.approche du bâtiment de la station j'entends le néon de l'enseigne grésiller. L'ambiance de ce lieu me donnait l'impression d'être dans un film d'horreur où l'héroïne allait se faire attaquer d'un moment à l'autre. Ma vessie pleine à craquer me fait accélérer le pas, j'ouvre la porte de la station et me dirige vers le comptoir pour demander la clé des toilettes. Devant moi il y a un mec, un peu louche couvert de tatouages. Je ne pouvais distinguer son visage, mais sa carrure est impressionnante. Je le balaie du regard, il a des cheveux blonds foncés qui lui descendent jusqu'à ses larges épaules, sa taille était plus fine. Mes yeux sont tombés sur ses fesses qui étaient moulées dans son jean sans être trop serrées. J'avoue qu'il avait un fessier d'enfer et apparemment bien ferme. Sa voix était chaude et rauque. Je prête un peu plus attention à ce qu'il disait, il semblait énervé et j'espérais qu'il parte rapidement car ma vessie allait exploser. La jeune fille derrière le comptoir semblait effrayée d'après les bribes que j'entendais de la conversation, il manquait au type deux dollars pour payer sa bouteille de bourbon. Sentant que je n'allais plus me retenir longtemps, je plonge ma main dans mon sac pour prendre les deux dollars et les pose sur le comptoir. Au moment où je place les deux billets, le type se retourne lentement vers moi, son regard remonte de ma main jusqu'à mon visage. Ses yeux se sont plantés dans les miens. Et là je me fais un waouh! Mental. Ce regard. Il a des yeux gris, mais un gris froid comme de l'acier, pour le moment j'avais l'impression qu'il me transperçait jusqu'au plus profond de mon âme. Il me dévisage sans scrupule. J'essaie de garder le visage impassible pour ne pas lui montrer qu'il me fichait la trouille. Lorsque j'ai donné ces deux dollars je n'ai pas pensé qu'il allait mal le prendre. Tout ce que je voulais moi c'était faire pipi et ensuite reprendre ma voiture. Mais pour le moment le seul obstacle qu'il y avait entre les sanitaires et moi c'était ce type qui ne libérait pas la caissière pour que je puisse récupérer ces fichues clés. Je continue de le regarder de manière stoïque sans rien dire. De tout façon je ne sais pas quoi lui dire. Ses lèvres se mettent à bouger. J'avoue que sa bouche était un appel à être embrassée. Mes mains devinrent moites et mon esprit se met à vagabonder. Je m'imagine ses lèvres sensuelles parsemant des baisers sur tout mon corps. Cette bouche me mordillant légèrement. Sa voix sèche me fait revenir à la réalité :
- Pourquoi t'as fais ça ?
La dureté de sa voix m'impressionne et je lui balance la première chose qui me passe par la tête. A savoir que lorsque je suis stressée je dis tout de suite la vérité.
- J'ai besoin d'aller aux toilettes, et la seule personne qui peut me donner les clés des sanitaires, est cette jeune personne lui dis-je en montrant du doigt la fille derrière le comptoir. Comme je suis à la limite de me faire pipi dessus, je préfère vous donner ces deux dollars.
A son air surpris, je vois qu'il ne s'attendait pas du tout à cette réponse. Je profite de son silence et de son étonnement pour me saisir de la clé que me donne la jeune fille et m'empresse de faire demi tour, direction les toilettes. Je sens dans mon dos le poids de son regard posé sur moi. Mon cœur bat la chamade, je le mets sur le compte du stress et non sur le fait que ce type incroyablement sexy me fixait. Même si je ne le regarde plus son image est gravée en moi. Je n'ai encore jamais rencontré ce genre de type auparavant. Tout en lui dégage une force physique à l'état brute. Son regard acéré avec de fines ridules au coin de ses yeux. Il était immense dans les un mètre quatre-vingt-dix, sa carrure mise en évidence par sa veste en cuir coupée aux épaules. Des bras puissants recouverts de tatouages. Son visage était à couper le souffle: des pommettes saillantes, un nez droit et une mâchoire carrée. Bref, tout ennui respirer la puissance, la virilité, mais aussi un côté dangereux. En général je ne suis pas du tout attirée par le style mauvais garçon, mais lui, sans en connaître la raison, m'attirait et faisait naître des sensations en moi que je n'avais jamais connu auparavant.
Ma petite affaire faite, je me lave les mains et sors des toilettes pour me diriger vers le comptoir et rendre les clés. A mon grand soulagement ou désappointement, monsieur Bourbon avait disparu de la circulation.
Une fois hors du bâtiment je me dirige directement vers ma Corolla, prête à rejoindre Brandon et mes nouveaux amis. J'insère ma clé dans le contacteur pour démarrer ma voiture, tout en sifflotant. Je la tourne, j'entends le moteur faire un bruit poussif puis plus rien. Je ne me décourage pas, rien ne saurais entraver ma bonne humeur, je fais une deuxième tentative. Toujours ce bruit poussif puis plus rien. Je commence à stresser un peu, ma joie baisse d'un cran. Je refais un essai. Toujours rien. Je commence à flipper un peu car mon téléphone est tranquillement entrain de se charger dans ma chambre universitaire. C'est toujours la même chose, quand on en a besoin on se rend compte que soit on l'a oublié, soit il n'a plus de batterie ou soit on n'a plus de réseau. Je regarde autour de moi, le parking est complètement désert et je suis toujours au milieu de nulle part. De manière vraiment désespérée je m'évertue à tourner la clé et à appuyer sur l'accélérateur pour démarrer cette fichue voiture. Malheureusement le moteur reste toujours aussi muet. Commençant à perdre patience je m'élance dans une bordée de jurons qui sur le coup me soulage. Je me tape la tête contre le volant complètement effondrée. C'est à ce moment là que j'entends une voie qui me fait sursauter.
- Alors, ma belle, on a un souci ?
Je tourne la tête vers celui qui se penche à ma fenêtre et aperçois Monsieur Bourbon. Je suis heureuse de le voir sur le coup je me dis que c'est parce que je ne suis pas toute seule sur ce parking. Mais une petite voix insidieuse au fond de moi me dit que c'est surtout parce que je le trouve super sexy penché de cette manière à ma porte de voiture. Je lui explique brièvement la situation, il me demande d'ouvrir le capot pour qu'il regarde le moteur. Je ne sais pas s'il va savoir faire quelque chose mais qui ne tente rien à rien. J'attrape ma lampe de poche rangée dans la boîte à gants pour l'éclairer et sort de la voiture. Je le vois penché sous le capot m'offrant une jolie vue sur son postérieur. Sa position me fait tout de suite penser à une pub de soda et je l'imagine torse nu, le corps luisant de sueur sous le soleil, des gouttelettes lui descendant le long du dos. Ces images comment à me donner chaud mon bas ventre se contracte face la vision qu'il m'offrait. C'est à ce moment là qu'il décide de se redresser. Je remercie le ciel que le parking soit mal éclairé, ce qui me permet de masquer mes joues colorées sous l'effet de mon micro fantasme. Au bout de quelques tentatives pour redémarrer ma voiture, je me rends à l'évidence que mon weekend semble compromis.
Lorsque Monsieur Bourbon me propose de m'accompagner au lac, j'ai un moment d'hésitation. D'une part, parce que je ne le connais pas et parce qu'il est assez intimidant et d'autre part, parce que je ne me fais pas confiance. A son contact j'ai l'impression d'être une adolescente avec les hormones en pleine ébullition. Je me décide à accepter quand même car sans téléphone et sans voiture au milieu de nulle part je ne pouvais pas faire grand-chose.
Une fois installée sur sa moto, j'attends qu'il monte lui aussi. Je me sentais complètement bête avec ce casque sur la tête, et je ne savais pas quoi faire de mes mains. Mon sauveur, décide pour moi et sans se retourner me saisit les bras pour les enlacer autour de sa taille. Je sens que le voyage va être long. Mes mains sont posées sur son ventre ferme et ma poitrine se colle contre son dos. Toutes les conditions sont réunies pour me faire atteindre un orgasme en moins de trois minutes. Le vent me fouette le visage, j'essaie de me protéger derrière son dos, nos deux corps se rapprochaient et se frottaient un peu plus dans les virages, les vibrations du moteur m'envoyaient des contractions dans le bas ventre, j'essayais de serrer mes jambes pour en limiter les effets. J'étais une bombe à retardement prête à exploser à la moindre secousse supplémentaire.
JAX
Je pousse un soupir de soulagement à la vue du parking du lac. La route m'avait parue interminable et je me retrouve avec une trique d'enfer. Tout le long du trajet, mon ange s'était collé à moi avec ses petits seins contre mon dos, ses cuisses se serrant de plus en plus autour de moi. Je me gare à côté des autres motos du club déjà présentes sur le parking et éteints le moteur. Je reste immobile et silencieux pendant quelques secondes tentant de faire diminuer la barre que j'avais entre les jambes. Mais c'était difficile car mon ange est toujours derrière moi et ses petites mains sont toujours plaquées juste au dessus de ma queue. Je lui balance d'un ton bourru :
- Tu peux me lâcher, on est arrivé.
- Oh …Euh désolée.
Elle retire ses mains comme si elle s'était brûlée à mon contact. A mon grand étonnement, un étrange sentiment de vide m'envahit quand ses mains quittent mon corps.
- Euh, vous préférez que je descende en premier ou c'est vous d'abord ?
Sa question me fait revenir à la réalité. Ça fait plusieurs minutes que je reste comme un con, immobile, depuis que nous sommes arrivés.
- Je descends d'abord. Je ne voudrais pas que tu te casses la figure pour descendre.
Elle ne me répond pas et attend patiemment que je fasse un mouvement pour me lever. Une fois debout je maintiens ma Harley. Je me mets à ricaner quand je la vois s'y prendre comme un manche.
- Qu'est ce qui vous fait rire comme ça ?
- Toi, mon ange. Ta façon de descendre de la moto.
Elle me sourit et me répond d'une manière espiègle.
- C'est vrai que j'ai plus l'air d'un poisson hors de son bocal dessus.
- Nan, t'es sexy une fois dessus. C'est juste qu'il ne faut pas te regarder monter ou descendre c'est tout.
Elle s'est mise à éclater de rire. C'était le plus beau son que j'avais jamais entendu.
- OK. La prochaine fois, fermez les yeux alors.
- La prochaine fois, mon ange?
- Euh, ouais…enfin non, c'était juste une manière de parler.
- Je te taquine.
Mais bizarrement savoir qu'il n'y aura pas de prochaine fois me rend triste.
- Hayley.
- Quoi ?
- Je m'appelle Hayley…Pas, mon ange.
- C'est noté.... Mon ange.
Je la vois soupirer. Elle incline sa tête légèrement sur le côté, tout en me fixant droit dans les yeux et me dit :
- D'accord, dans ce cas moi je vous appellerai... Bakers.
- Bakers ?
- Ouais, c'est le nom de la marque de bourbon que vous avez acheté.
Je m'esclaffe en secouant la tête. Ce qui est sûr c'est que mon ange a du tempérament.
- Entendue. Va pour Bakers, mon ange.
Nous nous regardons en souriant tous les deux. Je sais pas ce qu'il se passe mais je n'ai pas envie de la quitter, ni de dire une connerie qui romprai le lien qui s'était créé entre nous.
- Hayley ! Ma belle !
Hayley sursaute et se retourne vers un gars qui arrive en courant vers nous. Je serre les poings, j'ai envie de cogner son visage de petit frimeur. Ce con lui sourit et l'attrape dans ses bras, comme si elle lui appartenait. Je sens mon sang affluer dans mes veines lorsque je la vois l'enlacer et lui adresser un tendre sourire.
- Salut, Brandon. Désolée pour le retard mais j'ai eu un souci de voiture sur la route.
- Ça va ? Tu vas bien ?
Il se recule un peu d'elle, la scrute du regard tout en la maintenant dans ses bras.
- Ouais, j'ai rencontré ce monsieur et il m'a aidé.
Elle se retourne vers moi, avec un petit sourire contrit et me présente son mec.
- Voici Brandon, mon ami.
Ce Brandon passe son bras autour de sa taille, me juge du regard et me lance :
- Merci de vous être occupé de ma Hayley. Je prends le relais maintenant.
- Merci, pour tout Bakers. A un de ces jours…
Elle me fait un petit signe de la main, et s'en va avec ce petit con toujours accroché à elle. Avant qu'elle ne soit trop loin je lui lance :
- Jax !
Je la vois se retourner, ses yeux sont interrogateurs. Et je lui explique :
- Mon prénom…C'est Jax.
Elle baisse un instant la tête puis la relève avec une lueur espiègle dans les yeux Et un petit sourire en coin elle me lance :
- OK… Bakers.
Ce Brandon, la regarde sans comprendre. Elle secoue la main devant lui, lui faisant signe de ne pas chercher à comprendre. Cette attitude me plaît, c'est notre histoire entre elle et moi.
HAYLEY
J'adore Brandon, mais son comportement de mal dominant vis-à-vis de Jax, m'a énervé. Je ne voulais pas le quitter comme ça, pas aussi rapidement. Lorsque je l'ai entendu me crier, de sa voix rauque et chaude, son prénom, mon cœur s'est emballé. Je sais c'est complètement stupide. Mais le concernant, je perds toute rationalité.
Idiote ! Je secoue la tête, me morigénant intérieurement. Qu'est ce que je croyais ? Qu'il souhaitait continuer à faire causette avec moi ? Il devait surtout être pressé de rejoindre ses copains. Pire même, il devait lui tarder de rejoindre sa copine. Un type comme lui doit certainement en avoir une. A cette idée, un sentiment de déprime mêlé à quoi… ? De la jalousie, me traversa.
Arrête de te comporter comme une midinette ! De toute façon je ne le reverrai pas. Nos chemins se sont croisés pour un temps. De plus, Jax n'est pas un homme fait pour moi. J'ai un trop lourd passif. Lui c'est un biker. Tout en lui, respire le danger, la puissance. Je revois son image près de sa moto, son posture nonchalante avec ses jambes puissantes, les mains dans les poches ses bras recouverts de tatouages. Je revois encore très bien sa lueur prometteuse dans les yeux. Il n'y a pas à dire il respire la virilité ce mec, mais c'est bien connu ce genre de gars ne fais pas dans la dentelle. Lui est sûr de lui, moi je suis surtout entrain de me reconstruire, de survivre. Pour le moment j'y arrive, grâce à Brandon.
Arrête ! J'essai de chasser l'image de Jax et des sentiments qu'il a su créer en si peu de temps.
- ça va glitter girl ? Tu es bien silencieuse.
La voix inquiète de Brandon, me fait réagir et je le regarde. Je me sens coupable vis-à-vis de Brandon. Il a toujours été là pour moi. Son comportement est normal, il me connaît. Il sait tout. Il voulait me protéger, comme il l'a toujours fait, depuis l'âge nos trois ans. Brandon c'est ma béquille dans la vie. C'est le seul en qui je peux avoir confiance. Je lui souris pour le rassurer et lui réponds :
- Tout va bien, c'est juste que la route a été longue et je ne m'attendais pas à autant d'obstacles pour vous rejoindre.
- Ce type ne t'a rien fait ?
- Quoi ? non, non, pas du tout il a été super.
- Tu es sûre ?
- Oui.
- OK.
Il me fixe un instant de son regard perçant, cherchant à voir la moindre faille. Ses épaules se détendent légèrement, il semble rassurer dans ce qu'il voit. Puis il dépose un baiser sur ma tempe tout en me lançant de son ton jovial habituel:
- Prête pour un weekend de folie, glitter girl ?
- Plutôt deux fois qu'une !
Je l'enlace à mon tour par la taille et nous prenons le chemin pour rejoindre les autres en riant. Avant que le parking ne disparaisse derrière nous, je jette un rapide coup d'œil par-dessus mon épaule en direction de la moto. Mais Jax avait disparu.
Arrivés à notre emplacement, je vois nos amis, se chamailler, mode d'emploi en main pour comprendre comment monter les tentes. L'opération s'avère assez compliquée étant donné qu'il fait nuit.
Nous avions formé depuis ce début de semaine une équipe de cinq. Nous nous étions tous rencontrés à la première soirée du campus et depuis nous ne nous quittions plus.
Notre groupe était plus ou moins hétéroclite. Brandon, c'est le Don Juan de service. Nous nous connaissons depuis le jardin d'enfants. Grâce à lui j'ai pu tenir le coup jusqu'à mon départ de chez moi. Le jour où je lui ai annoncé que je comptais quitter New York pour aller faire mes études en Californie, il m'a suivi sans poser la moindre question. Il fait des études en sciences dans l'espoir de devenir médecin, c'était un sportif, fan de football américain. En moins d'une semaine il avait un palmarès impressionnant de conquête d'un soir. il a un physique de tombeur : grand, brun, les cheveux toujours ébouriffés et de splendides tablettes de chocolat qui lui servaient d'abdominaux. Il voulait que nous partagions un appartement pour continuer à garder un œil sur moi, mais j'avais refusé. Je voulais vivre une vie normale. Nous avons instauré lui et moi un rituel du café du matin avant d'aller à nos cours respectifs. En général, il me racontait ses déboires de lendemain de fête et me décrivait de manière comique ses scènes de « sauve qui peut » lorsqu'il quittait le lit de sa victime, au petit matin. Nous avions le cours d'anglais en commun ce semestre. Le deuxième membre du groupe était Cameron. Cameron remplissait le rôle de clown de service. Il avait toujours une blague tordue à nous raconter. Il était le colocataire de Brandon. Côté physique il n'avait rien à envier à son compagnon de chambrée, mais lui faisait plus dans la discrétion concernant ses conquêtes d'un soir. Il étudiait les sciences également mais se dirigeait surtout vers la recherche. Comme il nous le répète sans arrêt dans dix ans nous serions heureux de le connaître car il avait pour ambition de trouver un vaccin contre le cancer ou le sida ou n'importe qu'elle autre maladie, tout dépendait de son humeur du jour. Jacob le troisième membre de notre groupe, était plus discret et faisait des études littéraires pour devenir professeur. Je le soupçonnais d'être gay, mais je n'en parlais pas car j'avais l'impression qu'il n'avait pas fait son « coming out ». Enfin la dernière de l'équipe était June, elle s'orientait vers des études de théâtre. Au bout d'une semaine passée avec elle, je pouvais dire qu'elle avait inspiré beaucoup de blagues sur les blondes, même si elle était brune. C'est une fille complètement gaffeuse mais qui a un cœur en or, et pour rien au monde je n'aurais voulu la changer.
Et c'est ainsi que je retrouve notre fine équipe, tentant chacun de mettre son grain sel pour trouver la solution de comment monter une tente. Jacob est assis près du feu en tailleur et regarde les autres d'un air concupiscent :
- Moi, je vous le dis les gars, rien ne vaut une chambre d'hôtel avec un bon matelas et une douche.
- Argh ! Jacob. Il faut savoir sortir de son petit confort de temps en temps ! Estime-toi chanceux il aurait pu pleuvoir ce soir ! Lui rétorque June, d'un air agacé.
- Chérie, j'aurais aimé qu'il pleuve, on ne serait pas entrain de s'emmerder avec une tente à monter !
- Pfff. Je ne sais même pas pourquoi je tente de parler avec toi.
Brandon frappe dans ses mains pour interrompre leur début de pugilat :
- OK, les enfants laissez-nous faire avec Hayley. Nous sommes les pros du montage de tentes.
Cameron nous regarde d'un air dubitatif et lui répond :
- Ecoute mec, ça fait une heure qu'on essaie de la monter à nous trois. Je ne veux pas te contrarier…
Brandon se tourne vers moi, en haussant un sourcil, tout en interrompant Cameron
- Hey, Glitter Girl. Tu entends ça?
Il a ce regard plein de défi. Je le reconnais ce regard et je sais comment ça se termine en général, je lui réponds sur un ton désinvolte :
- Ouais, j'ai comme l'impression qu'un défi est lancé !
Dix minutes plus tard, nos amis nous regardent, la mine désappointée. Devant eux, deux tentes se dressaient fièrement.
- Merde, on a perdu.
JAX
Je suis assis comme un con près du feu avec les autres membres du club. Ils s'enfilaient des bières les unes après les autres, se racontaient des blagues salaces. Comme c'est une soirée avec la fille du prés' il n'y a pas de brebis avec qui j'aurais pu me soulager, que les régulières et leurs gosses. C'est une soirée de merde. Je n'arrive pas à me sortir de la tête mon ange. Je prends une rasade supplémentaire de bourbon. Je tiens la bouteille entre mes mains tout en regardant l'étiquette où je pouvais y lire le mot Bakers dessus. Il me renvoi de suite à l'image de mon ange et de sa voix douce prononçant son prénom – Hayley. Je me demande ce qu'elle fait. Elle doit être entrain de se faire peloter par ce minable, ce Brandon. Un prénom merdique de gosse de riches. A quoi je m'attendais, à ce qu'elle me propose un plan cul contre un arbre. C'est une gamine elle aussi, elle doit avoir l'âge de la môme du prés'. Moi j'en ai trente. C'est ce que mon acte de naissance prouvait. Pour le moment j'ai l'impression d'en avoir dix de plus. Je me sens vidé. Pour la première fois de ma vie, au milieu de mes frères j'ai l'impression d'être seul. Je ne le suis pas pourtant, le club est ma famille et j'adore cette famille. Je tuerais pour eux. Le prés' m'a accueilli quand j'avais à peine quatorze ans. Il m'avait retrouvé dans la rue. J'avais quitté ma famille de merde et mon connard d'alcolo de père qui me prenait pour un punching-ball.
Le bruit de pas s'approchant de moi, me font relever la tête. C'est Pop's, le Prés'. Je le regarde s'asseoir à mes côtés.
- T'es bien silencieux ce soir, qu'est-ce qui t'arrive ?
- Rien.
- Ne me la fait pas, je sais que t'a quelque chose qui te trotte dans la tête. Je te connais fils.
- Je pense à ma vie, je pense que j'ai dû boire trop de bourbon ce soir.
- C'est une fille ?
- Nan, tu sais bien que je baise qu'avec des brebis.
- Je connais ce regard, je l'ai eu quand j'ai rencontré Janice.
Je me passe une main sur mon visage, reste silencieux pendant un temps, mais je connais pop's il ne lâchera pas le morceau tant que je ne lui aurais rien dit. Je pousse un soupir et lui réponds :
- T'as raison, c'est en partie à cause d'une fille.
Je secoue la tête voyant le ridicule de la situation ; je ne la connais même pas. Je lui ai à peine parlé cinq minutes et elle me retourne déjà le cerveau. Comme si ma vie n'était pas suffisamment merdique.
- C'est la fille de tout à l'heure ? Celle pour laquelle t'es arrivé en retard.
- Ouais.
- Tu veux un conseil ?
- Dis toujours.
- Oublie-la, elle n'est pas de notre monde. Elle va t'attirer que des emmerdes. Regarde où ça m'a conduis avec mon ex. J'ai pas pu voir ma gosse pendant dix ans.
- T'as probablement raison.
- Un peu que j'ai raison.
Il me prend la bouteille des mains et boit une grande rasade. Puis reprend :
- Faut qu'on parle du club tous les deux.
- Y'a un problème ?
- Ouais, si on veut montrer que notre club est un club fort, faut qu'on se fasse respecter.
- On se fait respecter, les autres clubs ont peur de nous.
- Ouais, mais les habitants de notre secteur non.
- Comment ça ? Ils nous laissent tranquille, non ?
- Ils ont peur de nous mais ils ne nous respectent pas.
- Tu penses à quelque chose pour faire changer ça ?
- Ouais, faudrait qu'on trouve une cause à défendre, s'impliquer dans la vie locale ou une connerie de ce genre. Comme ça s'il y a du grabuge avec les autorités ils fermeront leur gueule.
Je siffle entre mes dents et lui répond :
- C'est pas rien ce que tu demandes.
- Je sais.
- Pourquoi tu veux le faire maintenant ?
- Pour ma gamine. Je vois qu'elle a peur de nous. Si je fais un truc bien, elle me regardera peut être différemment.
- T'es entrain de changer prés'.
- Je me fais vieux. Je pense à passer le relai dans quelque temps.
Je le regarde interloqué par la bombe qu'il venait de lancer. Lui me fixait de son regard perçant. Il semble m'analyser et me jauger.
- Je pense à toi pour prendre le relai. Je te fais confiance, t'as la tête sur les épaules. Je te considère comme un fils.
- Putain, quand tu fais des confidences tu le fais pas à moitié. Je sais pas si j'accepterais, je suis perdu en ce moment. J'ai pas de but dans la vie. Avant ça ne me posait pas de problème, mais aujourd'hui, si.
- Je t'en donne un en te proposant le statut de président.
- Je ne suis pas sûr de vouloir ça. C'est peut être con à dire mais je veux devenir meilleur.
- Pfff… elle t'a vraiment retourné le cerveau cette fille. Un conseil baise-la ou enfourche ta moto pour quelque temps. Ensuite passe à autre chose, fils. Mais réfléchi à ma proposition.
- OK.
Il me tape sur l'épaule, se lève puis se dirige vers sa môme, qui semblait complètement perdue au milieu de nous.
Je ne vais pas faire long, j'ai déjà commenté sur Fyctia, mais pour les nouveaux lecteurs, cette histoire est une pure merveille! suivez la
· Il y a plus de 8 ans ·rainette
Merci beaucoup rainette ! c'est toujours un moment de plaisir de lire de tel commentaire :D
· Il y a plus de 8 ans ·Véronique Decoudun
Pas de problème, je le dis très sincèrement
· Il y a plus de 8 ans ·rainette
je l'ai écrite à la suite, c'est toujours sur le même document
· Il y a plus de 8 ans ·Véronique Decoudun
Super votre texte Véronique, à quand la suite ?Mais, c'est vrai qu'on peut tout imaginer !
· Il y a presque 9 ans ·Louve
Merci beaucoup! C'est agréable de voir que ses écrits sont appréciés.
· Il y a presque 9 ans ·Je n'ai pas encore eu le temps de mettre les chapitres suivants en ligne. Mais si vous êtes impatiente de lire la suite, c'est en ligne sur le site www.fyctia.com. je présente ce roman à un concours. Autrement je pense pouvoir le mettre en ligne ce weekend sur ce site.
Véronique Decoudun
Entendu Véronique !
· Il y a presque 9 ans ·Louve
Bonjour Martine,
· Il y a plus de 8 ans ·je viens de mettre la suite de "Des paillettes dans les airs"
J’espère que ça vous plaira...
Véronique Decoudun
J'y vais de ce pas ! J'ai relu pour bien me remettre dans la peau de chaque personnage !
· Il y a plus de 8 ans ·Louve