Des pistes en l'air
etreinte
L'odeur de son ciel gris. Ses couleurs en photocopies. Une douceur de l'euthanasie pour la douleur sous les sourires, c'est sûr que 2016 a enfilé ses gants blancs de douanière mal baisée ouais.
Je vous la présente dans toute son arrogance quand elle pète toujours plus haut que ses normales de saison en attendant son été comme toujours, qu'on a déjà hâte de pouvoir regretter si jamais il daigne arriver. Et tous ces verres qu'on va lever au dessus des plaies pour les panser, sans y penser, allez. Santé ! Trinquons encore cette année jusqu'à se noyer, les bras levés au dessus de nos têtes à la conquête de la surface sous les glaciers de ce lac gelé sous lequel on se retrouve congelés.
Puis ces souvenirs pas encore créés mais qui sont déjà programmés, cercles rouges dans le calendrier.
Le temps passe alors que les heures s'arrêtent, il n'y a plus de gluten dans nos assiettes mais toujours autant de merde dans nos cigarettes. Il n'y a plus d'amour que celui qu'on fait, qu'on crache comme pour racler l'inavouable vérité de nos coeurs plus bons qu'à jeter.
Des Légos aux mégots, fortifications faites à l'égo pour porter par delà l'écho le son de nos voix qui sonnent faux.
Bienvenue dans notre ère, et ses chagrins dans nos gueules fières, une ascension en montgolfière pour ne mieux plonger que sous terre, toujours, fleurs synthétiques dans nos cimetières.
2016 qui sonne, cris de détresse ou sonnerie de téléphone ? Ivre caresse ou connard qui klaxonne ? Il y a du stress en hexagone, de la paresse au fond des gorges et dans les poches à portée de main des paires de fesses dans les iPhones.
Raconte moi comment c'était dans le temps parmi ces gens qui ont cédé leurs places, lorsqu'on pouvait mourir sans crainte de finir dans un cendrier sur une étagère Ikea, ou au dessus de la télé. C'est sur qu'entre TF1 et Gulli ton souvenir au fond de nous sera toujours rediffusé.
Parle moi des hivers passés, étaient-ils vraiment plus froids ? Les relations épistolaires à la Balzac sont devenus des shootings Playboy pour abattoirs, que des peaux marquées au fer, des pistes en l'air, les jambes avec. Ça se dépucèle sur les Wi-Fi, l'histoire est belle déjà finie, hommage à celles qui crèvent ici au ciel de la technologie.
Dis moi, vous vous êtes rencontrés comment ? Vous êtes vous déjà au moins rencontrés avant de parler d'enfants ? Il y a des alliances dans les broyeurs, et les esprits qui se braquent plus vite que les fusils ne réfléchissent plus après les tirs, sur la détente du bout d'un doigt sali, effusions de vie, un bruit puis fini.
Je partage tes idées ..merci pour ce texte, Etreinte..
· Il y a plus de 8 ans ·nombredor75