Dès qu'un gus se met à écrire

Dès qu’un gus se met à écrire arrive en premier la question du style. Chacun aurait besoin du sien comme s’il en existait autant dans la nature que de types qui se mettent à étaler leur Soi. Leurs pigments neuronaux. Leur Profondeur.. Et allons jusqu’au bout de la vérité écrite. L’immense orgueil sans lequel l’idée même de raconter sa vie est impossible. Oh. Je sais. Certains se croient plus malins que d‘autres. Ils ne parlent JAMAIS D’EUX. Ils racontent, inventent des histoires de toutes pièces. Se réfugiant dans une imagination débridée. Recomposant des univers que la nature ne s’est même pas donné la peine d’imaginer. A eux seuls ils sont au dessus de Dieu et de ses prophètes réunis. Le monde entre leurs doigts se lamente de tous les scénarios écartés au profit de celui qui a seul été retenu, et qui tout compte fait n’est pas le plus réussi. Mais au bout de l’affaire il suffit de comprendre pourquoi ils ont pris tel et tel chemin, tout s’éclaire en moins de deux. Il faut bien se le dire et l’accepter, Un type qui écrit devient transparent comme l’eau de roche. Si on a quelque chose à cacher. Des raisons sérieuses de ne pas mettre sur la place publique un recoin de l’âme, alors il faut s’abstenir de se répandre par écrit. Je ne connais personne, pas le plus petit bout d’écrivain qui ne se lit jusqu’à l’os une fois qu’il a lâché dix lignes. L’histoire de l’écrivain secret c‘est de la foutaise. A partir de dix lignes tout est dit. C’est un livre ouvert. On prend le dernier mot et il n’y a rien de plus simple que tirer sur le fil pour remonter à la source. Aucune astuce n’y résiste. Le type qui parle des tribus d’Amazonie en dit autant que celui qui raconte comment il a baisé une mère et sa fille en un seul soir alors qu’il avait promis à la mère le matin même de l’épouser et de l’aider Financièrement.. À s‘occuper de sa fille. Etudiante en quatrième année de psychologie. Celui là dit ouvertement qu’il est une crapule, l’autre nous raconte qu’il doit se faire passer pour un grand humaniste afin qu’on ignore à quel point il est une crapule. Le premier a tout compris de la vie, de l’ignoble canular qu’elle est depuis les origines. Fut-il dérisoire et sanglant le canular. Le second a encore besoin de croire qu’il existe sur terre et au monde, des hommes dignes d’intérêt au point qu’on peut les préférer à ceux qui tapissent le fond d’écran de sa propre histoire. Mais à la fin l’un et l’autre sont des crapules d’humanité et c’est tout ce que je voulais dire. Alors pour en revenir au style. ..

        http://www.youtube.com/watch?v=Wz_YbtVnYcw