Des roses blanches au fil de l'eau
Sebastien Azema Lagasson
DES ROSES BLANCHES AU FIL DE L’EAU
Je t'ai donné mon cœur il y a de cela de nombreuses années.
Et c'est ainsi que tu la pris et qu'en deux, tu l'as déchiré.
À l'aide d'un poignard maintes fois effilé, maintes fois dans ma plaie retournée
Il n'y aura pas d'autres fois, tu as assez joué. La partie est terminée.
J'y avais cru pourtant, depuis cette nuit où nos draps s’étaient embrasés.
Quant ta semence s'était immiscé en moi, dans l'osmose parfaite du verbe aimer.
Doublé par cette aube nouvelle dont la brise légère faisait claquer les volets.
Auprès de ce lac d'argent ou dans mon cœur des milliers de roses blanches tu as déversés.
Vaille que vaille et tant mal que bien les années ont passés.
À rude épreuve ont été soumis ma patience ma lâcheté et mes regrets.
Maintes fois trompé maintes fois humilié, maintes fois je t'ai pardonné
Il n'y aura pas d'autres fois, tu as assez joué. La partie est terminée.
Rien ne semble avoir changé dans cette maison à côté de ce lac d'argent.
Je regarde au-delà de la fenêtre le spectacle éphémère du soleil couchant.
Rien ne semble avoir changé si ce n'est que les draps sont devenus fainéants.
Tu n'es plus là, les roses se fanent et les volets ne claquent plus depuis longtemps.
C'est à l'aube naissante que je suis descendu guidé par l'eau fraîche du ruisseau.
J'ai ouvert mon cœur et j'ai laissé partir des milliers de roses blanches au fil de l'eau.
Ça aidera sûrement à la cicatrisation de mes blessures de mes chimères et de mes regrets.
Ne restera dans mon cœur qu’un pétale fané, comme une offense indécente au temps passé.
Texte de Sébastien Azéma ( soumis à la loi du copyright )
31-08-2011