Dans le silence confus on soupçonne qu’il se fomente des cris et des crises. Ce ne sont pas les scintillements à la fois vibrants et cotonneux des matins enneigés. Pas davantage la sourde résonance d’un froid édifice religieux, où le silence dégouline sur les travées en éclairs colorés le long des rayons brisés de vitrail. Dans ce matin blanc, des gouttes de cristal sursautent dans les branches encore nues sous un relief de filaments presque invisibles, et ces piaillements aigus habillent le vide. Sans savoir toutefois occulter ce qui brutalise quelques âmes ouvertes, pauvres consciences violées, incapables de marier dans leur douleur la soie des empathies et l’âpre des insultes. Elles se consomment et tentent le compromis. Elles se consument en cherchant la concorde. Elles ne se consolent pas. Puisqu’il n’est pour elles ni oubli ni patience. Il n’est non plus pour elles aucun salut, car du silence obstiné elles surprennent toujours la rage brillante.