Renaissance
-cassiopee-
J'avais désespérément besoin de son corps parce qu'il était vie. Sa chair, ses formes de femme, sa chaleur, l'odeur de ses cheveux, de sa peau, de son sexe étaient des ancres dont je ne pouvais me passer. Je devais prendre dans mes mains cette graisse, avaler ses seins, boire à la source l'essence de femme jusqu'à m'y noyer. Il fallait que je possède, que je dévore, que je remplace par la chaleur le vide qui m'avait rempli malgré moi. J'avais besoin de sa force, de ses mouvements contre moi, de ses cris de jouissance que rien n'entravait. Elle libérait sa gorge pour moi comme le nouveau-né qui se met à hurler en venant à la vie. Je hurlais aussi, à travers elle. Je hurlais aussi, en avalant ses cris au bord de ses lèvres.
Et moi en elle, et elle dans mes bras, il y avait dans cette fusion quelque chose de beau qui éloignait pour un instant la pensée de la mort.