Désirer vraiment

toxic

Roman. Extrait.


L'amour c'est le quotidien, le vivre ensemble.

Ce n'est pas vivre plus ardemment comme à Fidji, c'est même tout le contraire, c'est aimer la vie, avec l'autre, quand elle se présente sous son aspect le plus banal. C'est se lever ensemble, se coucher ensemble, se retrouver tous les jours.

Avec ton homme il faut être femme, fiancée, maîtresse, copine, mère, sa salope aussi.

Il faut que je voie tout, dedans.

L'autre amour -les robes de soie, le costume cravate, le beau parfum, et je te vois sous ton plus beau jour, et tu es magnifique, et tu es top-, c'est le leurre. L'amour, le vrai, s'éprouve dans la vraie vie sans artifices. 

… L'amour, c'est aussi continuer à être gavé de sa jalousie alors qu'elle s'enfonce de plus en plus dedans, mais ne pas le lui reprocher. C'est la tronche en biais qu'elle tire, parce qu'elle sait que ce soir j'ai une soirée, et qu'elle ne va pas le supporter ; elle va se demander toute la nuit où j'étais, avec qui, et me faire passer un interrogatoire serré à 3 heures du matin.

C'est tout ça, et la famille, aussi. La sienne. La mienne était loin, inexistante. Les repas de famille.

  *

Est-ce que tu sais que t'aimer a été accepter de perdre un peu la flamme du début, mais n'aimer que toi sans chercher ailleurs, pas même un seul coup de canif - vite fait incognito - dans le contrat de mariage ? L'amour, pour moi, a été de te désirer moins violemment, mais te désirer autrement.

Te désirer vraiment.

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