Désir désir

Peinard au buffet

De la gare St Lazare

J’attends mon train

Pour regagner la province

Non sans impatience

Des regards innocents

Concupiscents scrutateurs

A la recherche d’une vaine lueur

Se posent sur les uns sur les autres

J’observe en spectateur

Ce cortège d’échanges

A la table voisine

Une femme de belle prestance

En attente de correspondance

S’attable prend place

Valises envahissantes

Valises éreintantes

D’un geste leste

Elle interpelle le serveur

Accompagné d’un sourire

Fatal dévastateur

Elle a du charme l’inconnue

L’ingénue

L’exotisme du mystère

La belle étrangère

La voyageuse en transit

La voyageuse en visite

Regards furtifs

Dans sa direction

Etranges sensations

Des pensées coquines

Polissonnes

En pagaille m’assaillent

Sans crier gare

Bizarre 

Elle croise décroise

Ses longues jambes effilées

Interminables admirables

Je me sens minable pitoyable

Empreint de convoitise

Comme un enfant

Devant une gourmandise

Une friandise

Je voudrais juste un instant

Redevenir sauvage

Pour donner libre cours à mes pulsions

Satisfaire mon instinct sans restriction

Faire des ravages

Sur les rivages de mes fantasmes

Mais Cro-magnon ne fera pas surface

Enserré dans le carcan tenace

De la moralité de la décence

De la bienséance

Enfermé dans cette satanée 

Education Judéo-chrétienne

Refoulons clouons

Nos désirs nos envies

Mettons-les au pilori

De nos insomnies

Hypocrite société

Hypocrites humains

Mon train est annoncé

Un dernier regard

Vers celle qui a émoustillé

Mes sens

Qui les a mis sens

Dessus dessous

Mais jamais

Au grand jamais

Je ne verrai ses dessous 

E.Rx.

sacd