Désir répréhensible.

elixir

En fait, j'ai besoin d'évacuer toutes mes pensées. Parce que c'est un trop plein,  parce que je te veux tant que ça me brûle la peau. Ton sourire me rend dingue, mais moins que la distance qui se love entre nous. Je sens son poids, son interdiction de te toucher. Et j'ai envie de te murmurer que je t'aime jusqu'à ce qu'il n'y ait plus besoin de le dire. J'ai envie de griffer ta peau entière, de faire courir mes ongles sur ton corps nu. De saisir tes lèvres, d'entendre ton souffle précipité. De voir ton ventre se soulever trop vite, comme si c'était un peu trop pour toi. J'ai envie de l'été qui brûle l'extérieur pendant qu'on sera dans un endroit clos et chaud. Pas de vêtements trop lourds. Rien que du simple, des mots doux. J'ai juste besoin de t'entendre soupirer de plaisir, à un point... J'ai aussi envie de juste gémir comme une folle sous tes doigts. Je te veux. Je te veux tellement, putain d'idiot. Mais voilà, je suis celle qui peut te parler mais pour qui tu ne feras pas d'effort. Et je me refuse de te donner tout ça si tu ne vois pas que je suis là, que je t'attends. Tu sais déjà la nature de mes sentiments, tu ne dois tout simplement pas te douter de leur violence. Je t'aime violemment, voilà, c'est exactement ça. Je me fiche d'être blessée tant que ça te fait sourire. Et toi, je ne sais pas ce qu'il y a dans ta tête. Mais malgré le fait que tu voies l'attachement dont je t'ai fait part et l'insensibilité dont tu essaies de t'enrober ainsi que de ta relative froideur envers les autres, tu n'as même pas la clémence de ne plus m'adresser ces sourires-là. De me dire que je te dérange et de t'en aller. Alors, je te désire toujours sans que tes mots ne parviennent à jeter un froid suffisant à calmer mon ardeur. Peut-être que ces envies-ci consumeront intégralement mon corps et que je finirai par tomber en cendres. Je sais bien qu'il faudrait que je sois douce et que je te pousse à t'ouvrir lentement, car tu doutes de toi-même et des autres. Mais bordel, c'est dur. Et j'ai bien peur que je ne devienne pour toi qu'un souvenir étrange parmi tant d'autres, teinté d'indifférence. Tandis que toi, tu hanteras mes pensées pendant encore longtemps, et que la tiédeur de ta peau et la profondeur de tes yeux m'obséderont encore douloureusement.  Si seulement tu m'ouvrais tes bras, je ferais tout pour tu n'ais plus à te recroqueviller, je te rendrais heureux et je serais si heureuse que ça m'apparaît même irréalisable. Mais au lieu de cela, il y a cette distance, qui remplit mes bras à ta place. Je dois sourire, faire des efforts pour te parler car sinon je n'entendrais plus jamais le son de ta voix. Je dois prendre sur moi, ne pas fondre en larmes. J'en aurais bien envie, mais de toute façon je ne veux pas pleurer devant toi ou encore pour toi.  Et qu'est-ce que j'ai ? De l'indifférence, lourde et pesante. J'aurais préféré que tu me haïsses. Mais au moins, tu souris quelques fois à cause de moi. Tu sais que je t'aime. Tu dois te douter que c'est un peu passionné. Tu sais qu'il y a du désir, mais tu ne te doutes pas de son étendu. Que le soir tu hantes mes nuits. Que je ne sais pas pourquoi c'est toi et non un autre. Pourquoi mes yeux sont-ils attirés à ce point par ta silhouette ? J'ai déjà été amoureuse/désiré quelqu'un sans que ça mène à grand chose et j'ai réussi à effacer mes sentiments. Mais te concernant... C'est tout simplement répréhensible, de t'aimer ainsi. Tu as besoin de temps, ça, je le sais. Tu t'es renfermé sur toi-même. Et moi, j'ai juste envie de te faire sortir de ta coquille et de te faire tendrement l'amour encore et encore, assez désespérément vu les circonstances, ceci dit. Donc... Je suis là, mon gars. Mais pas pour toujours, dieu sait ce que je suis persistante (des filles qui agiront comme moi pour toi, t'en trouveras normalement pas des dizaines) alors décide-toi. Si tu veux rester recroqueviller malgré toutes mes tentatives, soit. Mais dans ce cas, sois ferme et repousse-moi avec détermination. J'accepterais ce que tu me diras et ça voudra juste dire que je n'aurais pas été la bonne personne qui aura pu t'aider. Mais, si jamais... Si jamais, il y a une infime, minuscule probabilité pour que tu m'aimes. Ou que je puisse t'aider, faire en sorte que tu ne paraisses plus si coupé de tes émotions... Alors, je suis là. Prends ce que je te donne, si ça t'aide. Parce que même si c'est critiquable, je t'aime. Et je ne désire que te voir épanouis, en t'ayant si possible dans mes bras. Bordel, maintenant je tourne tout ça dans le mélodrame à cause de toi. Je l'ai cherché aussi, à force d'être insistante, ceci dit. Et toi, avec ton air de je-m'en-foutisme... On était mal barré dès le début. J'attends plus que le dénouement de la situation. C'est toi le noeud, le coeur du problème. Moi avec mon assurance (qui n'est quasiment qu'à ton sujet d'ailleurs) et ma volonté, je ne peux que te regarder d'un air accablé et remplit de conviction. Je ne laisserais pas ton joli petit fessier rester assis tranquillement sur sa chaise. Sois tu vires le problème, soit tu me gueules de dégager. Parce que putain, j'te veux et que j'agis. Tu finiras bien par me servir autre chose que ton éternelle neutralité, non ? Et à ce moment-là, je tenterai de te faire sortir de la petite bulle confortable où tu t'es replié. C'est pas très logique de s'acharner sur toi. C'est vrai que tu m'as blessé, que parfois tu es à la limite de l'insensibilité, que je ne sais pas si je pourrais vraiment améliorer les choses ou ta vision du monde mais... Celui que j'aime et que je désire, celui que je veux voir heureux et que je rêve d'embrasser, c'est toi.

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