Dessine-toi

Portrait nuageux, je t'invente et t'invite à me rejoindre... Les saintes vapeurs aux haleines putrides nécrosent mes réflexions et embellissent mes ressentis !

Mais tu m'échappes toujours, te soustrais à ma vue. Impossible appréhension.

Portrait aqueux, je t'image et t'imagine... doux sirop saveur passion, acide jus citronné, café noir, bien corsé, petit remontant d'humeurs, tord-boyaux bien serré...

Mais tu m'échappes toujours, glisses entre mes doigts. Impossible rétention.

Pourtant... Tu continues à frapper ma mémoire comme une vulgaire petite pièce de deux sous et la jettes dans le bassin, tantôt pour troubler les reflets des gens qui t'entourent, te redonnant la sensation d'être, comme tu le voulais tant, seul, tantôt pour prier.

Pourtant... Présent en murmures, tu imprègnes mon cœur, ma peau... souffles sur le bout de mes doigts, sembles les mordiller, leur indiquent l'une ou l'autre direction... les pousses à écrire.

Alors, dès que la pointe dorée effleure le papier, pour y encrer quelques mots, les lignes prennent vie ! Les alcools et les fumées te sanctifient !

Alors, je m'emballe quelque peu, mes doigts courent sur le papier, trébuchent.

Tu n'existes pas.

Tu pourris.

Tu m'épuises.

Redessine-toi.