Deuil

Julien Aubert Schiappapietra

J'imagine ta mort allongé sous la bruine

Au-dessus des eaux troubles de l'estuaire de Beijing

Le métro sans retour franchit le mur du son

Et s'éloigne sans rail de nos murs de béton

 

Je te vois léviter autour des satellites

Parmi les doubles astraux des comas qu'on alite

Avant de traverser le Soleil immobile

Tu regardes en arrière ton ombre disparue

 

Le cortège avance

Les feuilles que nous froissons

Bougent encore

Nos pas silencieux

De châteaux déambulants

Résonnent en cœur

 

Maintenant tu gravis les monts d'Aldebaran

Les névés d'albâtre de ses cratères d'antan

Ton âme disparaît ton corps se fait plus pâle

Se perd et se confond en aurore boréale

 

Sous cette voûte rose de vapeurs synthétiques

Tes rêves sourdent de délires synesthétiques

Ton souffle disparaît au sein des nébuleuses

Et ta lumière rejoint le tombeau des lucioles

 

Le cortège avance

Les feuilles que nous froissons

Bougent encore

Nos pas silencieux

De châteaux déambulants

Résonnent en cœur

 

 

Signaler ce texte