DICTAME
Amarille
Il faudrait que tu souries un peu
Car je n'aime pas avoir froid aux yeux
Que tu n'oublies pas que c'est grâce à moi
Si aujourd'hui tu marches à peu près droit
Il faudrait que tu arrêtes de regarder le ciel
Je n'aime pas les gens qui rêvent d'avoir des ailes
Que tu n'oublies pas qu'ici je suis Enfer sur Terre
Si aujourd'hui tu peux encore agenouiller ta misère
Il faudrait que tu oublies le bleu de ta peau
Je n'aime pas les maquillages qui cognent trop
Que tu n'oublies pas que c'est ta faute si tu pleures
Il faudrait que tu baisses ce doigt accusateur
Moi je me fous bien de tes mains qui tremblent
Je me balance bien de tes souffrances
Tu veux te faire passer pour un ange, mais quand j'étais ensemble
Tu as souris vers le vide et puis, malade, tu gobes le silence
Et puis qu'est ce que tu veux que je te dise
C'est pas ma faute si la porte de ton église
Etait restée ouverte dans la nuit
J'ai su que je pouvais tremper dans le calice béni
Mes pêchers à oublier, que tu pouvais pardonner
Trop furieuse pour appréciera la féria des vendanges,
Le vin qui coule à flots,
Torrent de tes jours orangers,
Dionysos débauche les pétales
Sous ses envies frugales d'un animal
Qui ira boire aux marais, sans jamais plonger.
Si encore tu le voulais…
Moi, je ne le ferais jamais,
Et dire que tu as osé… pardonner.
Sous la croix accrochée
Dieu seul pouvait encore me reprocher
De prier la mort à l'horizontale
Perdu tel un enfant que l'on condamne
Il faudrait que tu te lèves et t'enfuies
Car je n'aime pas les gens qui me supplient.
Que tu n'oublies pas,
Non, tu n'oublieras pas
Et moi, tu ne seras qu'une histoire
Parmi mes livres
Et moi, tu ne seras qu'un tour de foire
Parmi les mille à venir, ton premier chibre
Que tu n'oublieras pas
Que tu n'oublieras jamais
Que tu y tiennes ou pas
Tu l'as tenu, de toi à moi
C'est comme ça
Tu ne m'oublieras pas,
Moi, ta confidence secrète perdue… île lointaine de ton âme
Vas puisque tu n'as que ça, faire fleurir le dictame.