Dieu fit l'homme à son image..

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L’idée commença à s’imposer, sur le mode négatif d’abord. Relégué, étiqueté, déclassé, écorché à vif, je me suis vu doté d’une ultra-sensibilité qui me fit peser les connaissances humaines à leur plus juste valeur. Je compris enfin ce qui ne collait pas dans ce monde. La société tourne de travers parce que personne ne semble avoir compris le sens même de son existence. J’avais beau ouvrir mes oreilles, pas l’ombre d’une forme d’humanité ne sort des esprits accrédités à donner un avis sur le poids écrasant du réel. Hommes politiques, philosophes, journalistes, experts de toutes natures, aucun n’offrant d’explication logique aux premiers concernés. Les hommes. Même les écrivains. Que j’imaginais libérés du joug stérile de « la preuve » se font tout petit devant le grand mur de l’histoire ( le principe de réalité.. ). Certes, je ne dépasse jamais dix lignes de leurs bouquins, mais à peine on met la radio ou la télé, on tombe sur un d’entre d’eux qui nous raconte sa vie et tente de nous persuader qu’il possèderait un don spécial. Une espèce de sixième sens qui irait jusqu’à ressentir les vibrations de l’univers. Or, passée cette jolie prétention, ils ne font que rester accrochés comme des pendus à la marche du monde. Ils bouffent et implorent un tas de trucs en attendant la retraite comme n’importe qui. Eux aussi s’arracheraient un bras si ça leur donnait une chance supplémentaire de toucher le gros lot (cœur du destin ). Au dessus de leur condition ils sentent juste confusément que les lois de la nature sont sourdes et aveugles. Pas de clémence dans le scénario. C’est un grand jeu cruel sans joueurs mais avec de vrais victimes bien saignantes. Les dés sont lancés depuis le haut du ciel et ils bavent quand ils découvrent leur sort. Toute forme de perfection par essence inhumaine et aucun destin ne résiste à la dure vengeance du Dieu serpent. Les hommes ne seraient qu’une déchéance de la volonté parfaite, d’une compassion infinie. Leurs cris de rage qui font pleurer la Mère de l’humanité ne les rendent pas plus humbles pour autant, et ils ne méritent rien, même pas l’eau qu’ils boivent comme ne cessait de me répéter la mienne justement entre deux crises de larmes.

Alors comme tous mes semblables je n’aurais pas assez d’une vie entière pour expier mes fautes ?

Seulement à la différence de pas mal d’autres j’y vois une chance inouïe, celle de cracher sur la gueule du metteur en scène, chaque matin devant ma glace. Dieu fit l’Homme à son Image.. Et la créature qui ne veut rien entendre des tenants et aboutissants d’une justice sans laquelle la civilisation s’écroulerait, en revient toujours et aveuglément au point de départ.

Pourquoi est-ce ainsi et pas autrement..

Une formule qui déjà laisse percer le soupçon avec en filigrane la seule et unique question qui l’intéresse. Qui a écrit les règles du jeu.. Et à partir de là chacun comprend à quel point tout parait truqué aux peuples condamnés à servir de chair à canon aux états majors. Que l’on ne s’étonne plus aussi de voir les livres saints connaitre un pareil succès depuis cinq mille ans. Il est bien normal de s’accrocher aussi désespérément à n’importe quelle connerie qui pourrait justifier les larmes et la souffrance des damnées. Il y va tout simplement de tenir quelques petites décennies sans s’ouvrir les veines, et c’est pas rien. Quelques dizaines d’années à voir le soleil se lever puis se coucher sans mourir de trouille devant la pauvre condition, sans s’étouffer de colère. Juste le temps de faire le boulot et éventuellement se reproduire histoire que le mystère puisse continuer sa course folle et incompréhensible dans cette voie lactée que parcourent de part en part de curieuses soucoupes volantes bourrées de toutes les illusions des hommes depuis le premier d’entre eux porteur du Verbe.. .Donc pour finir, ce grand manuel de la vie qui nous manque si cruellement, il va bien falloir que quelqu’un s’y mette.. .

 

 

- Il pleuvait des larmes acides je jour de la fameuse conférence mondiale. En Afrique les criquets se reconvertissent en guides touristiques. Les occidentaux ne veulent pas rater le train et martèlent un discours imparable. Pour neuf Kalashnikov payées comptant, la dixième est gratuite.

 

                 de  K'soce

       http://www.youtube.com/watch?v=8mkp-Of8sZQ

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