Difforme
Nicolas Pellion
Né de l'eau et du sel de la terre,
Je porte en moi tout un univers,
L'excroissance ne réduit pas l'âme,
Autrement se consume la flamme.
Difforme, je ne ressemble qu'à moi,
Ressasse, ruiné, des jours, des mois,
Fuis, têtu, la colère et la haine,
Pour cultiver sans filet la peine.
En moi la brèche, rien ne s'efface,
Tous les coups y laissent une trace,
Sur un fil j'accumule le poids,
Et ne peux oublier les mots qui broient.
Le silence peu à peu s'étend,
Les regards perdus dans le néant
Des êtres aimés sur d'autres routes,
La main tendue tombée dans le doute.
J'attends un geste qui ne vient pas,
Et coule, chute, toujours plus bas,
La fleur flétrie pourrit dans mon sein,
Pourquoi continuer, se taire en vain?
J'espère la fin, fragile, aime,
M'accroche à un autre cœur en peine,
Garde aux tréfonds ceux qui me composent,
Les répands, immortels, dans la prose.
Je regarde vers l'éternité,
Je me retiens pour ne pas sauter,
Je suis miséricorde et pardon,
Je suis amour et rédemption.
:--)
· Il y a plus d'un an ·rechab