Digressions
Toussaint Sbreccia
Ici les mots ont plus de pulpe et leur jus s'écoule en sonorités suaves. Da lé, Da lé…Les syllabes claquent et roulent comme des torrents d'eau entre les pierres des chemins Da lé, Da lé…
Dans ce pays on ne parle pas, on chante ou on crie, on vibre au rythme des phrases, on roucoule, on caresse, on gronde…Rien ne peut être indiffèrent. Da lé, Da lé…
Dans les rues les rires et les cris des enfants se mêlent aux discussions animées sous les yeux des vieillards impassibles se balançant sur leurs rockings chairs…
Et cette soif qui vous prend, ruisselants de sueur, aveugles par la force du soleil, les dégradés de verts qui vous baignent, vous devenez comme ces canaris qui dans leur cage se frottent contre des morceaux de pastèque pour se rafraichir le corps..Vous dégustez l'eau fraiche de la douche comme un nouveau ne son premier bain…
Et peu a peu, votre corps s´habitue a la chaleur, vous utilisez moins le ventilateur, vous buvez l´eau de la citerne comme tout le monde, les phrases autrefois mystérieuses prennent un sens, vous vous laissez bercer par le bruit des averses…
Da lé, Da lé…La musique des mots vous envahit de ses transes…