Dimanche soir sur la Lune

nord--est

À chacun sa lune, sa propre réflexion du soleil.

Cette fois-ci, je vous écris sous la douce lumière de la Lune. Apaisante, mystérieuse. Comme vous, je me surprends à confondre la réalité et l'invraisemblance d'un rêve. Ce doit être cette Lune qui m'ensorcèle. Je me demande si je lui fais autant d'effets qu'elle ne m'en fait. Sûrement pas.

 

Elle me donne la sensation d'être dans un tableau de Van Gogh. Tourmentée par mes propres pensées qui tournent autour de cette Lune, comme les coups de pinceau de l'homme à l'oreille coupée. Devrais-je couper les miennes pour ne plus entendre mes éternelles réflexions ? Sûrement pas. Cela m'empêcherait d'entendre raison.

 

Je crois que la Lune nous fait autant d'effets, car nous y attachons un sens. L'humain est comme ça. Il a besoin d'un sens à tout. Et vous et moi en sommes prisonniers. Triste certitude.

 

Voudriez-vous vous en échapper avec moi ? Histoire de pouvoir avoir un peu de liberté. Mais quel est le sens de la liberté pour vous ? Dans quel sens faudrait-il aller pour l'atteindre ? Sommes-nous en fait déjà libres ? Sûrement pas.

 

Même mes mots ne sont pas libres de cette grammaire. Essayons voir. Je sent l'anvie de maître mais écris sens sans. Bon, peut-être pourrions-nous la contourner, mais je garderai la liberté de m'y soumettre.


Comme je me donne la liberté, en ce dimanche soir sur la Terre, de contempler un peu plus longtemps la Lune cette nuit.

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