Dionysos
Etienne Bou
Ce jeudi 28 avril, j'ai dévoré à plein tympan une symphonie de facéties et d'arômes démiurgiques. Sur la scène, ce géant d'1 m 66 ( un peu plus qu'et demi ), semblait tout droit sortir d'un théâtre de marionnette d'où il se serait échappé en tranchant les ficelles qui soutenaient sa tête. Ses démarches saccadées et sa fureur se mêlaient aux jets de lumières en une apothéose orchestrale digne d'un Berlioz. Ses muses l'entouraient et scandaient, sifflaient, telles des sirènes, une envoûtante mélodie percutante et rythmiquement enivrante. Alors que, pendant ce temps, derrière eux, se profilait un géant, vampire dans l'âme à la gueule de cœur, une sorte de marionnettiste pour ses pantins déchaînés.
Ils ont entamé ce concerto par une douceur d'été, aux sifflements mesurés amenant à nos oreilles leurs victuailles les unes après les autres. Lors de ce banquet, nous étions Jedi, nous avions l'Hospital blues, nous frissonnions le jour le plus froid du monde, nous étions avec eux, ils étaient pour nous, ensemble, un juste tout.
La foule bras tendus pour laisser, tel un fantôme sur un skateboard, glisser le héros au milieu d'une marée d'âmes conquises.. Ils ont jonglé des instruments, joué d'acrobaties, parsemé des sourires et des sourcils lubriques sur leur masque de musique. Le cœur vibrant j'ai ressenti chaque tonalité comme une décharge électrique m'entraînant dans les méandres de leur terrier onirique. Chaque battement de Rico, chaque glissement mélodique de Miky Biky, les ondes propagées de la scie musicale de Stephano, le cœur enfantin de Babeth, l'engouement de Mathias.. Tout était là, dans ce festin Olympien, nous enivrant tous de ce nectar qu'est Dionysos, un hydromel divin.
Merci à vous, artiste et faiseur de rêve.
Vous nous avez conquis, encensé, subjugué, à quand la prochaine escapade ??