Dis seulement une parole 4
Nathalie Bleger
Chapitre 4
Les paysages défilaient sous mes yeux, d'abord les immeubles puis les petites maisons d'Ile de France, quelques meulières le long de l'autoroute puis des champs, à perte de vue, et parfois des grosses boules de couleur posées ça et là, censées réveiller les automobilistes. Je me sentais vide, creuse, inutile et un peu délavée, comme ces décors de pacotille. Les mots des officiers que j'avais rencontrés résonnaient encore en moi, sages, rassurants mais creux eux aussi, uniquement destinés à leur éviter des ennuis. Leurs visages austères m'avaient affirmé que l'intérêt de la France était bien supérieur à mes craintes d'épouse banale, et que pour ma sécurité et celle de mon mari ils ne pouvaient m'en dire davantage. Un peu troublée par le décorum et les épaulettes je m'étais tue, avec l'impression confuse qu'on se foutait de la gueule.
Certes Guillaume était un officier mais notre vie était plus importante que l'intérêt de la France, quel qu'il soit. Tout cela n'était que mascarade, tout cela ne me concernait pas, ne pouvait pas me concerner. Comment accepter que ma fille soit privée de père pour le Ministère de la Défense, en quoi son travail pouvait-il interférer sur ma vie privée ? Quand le représentant m'avait félicitée pour mon courage en brandissant le sceptre de la Nation j'avais détourné la tête, écœurée. Son discours lénifiant ne m'apportait aucune réponse, aucun réconfort. Peut-être n'étais-je pas suffisamment patriote, comme je n'étais pas non plus suffisamment chrétienne, c'est du moins ce qu'ils voulaient me faire croire.
Tout en promettant de me tenir au courant il m'avait doucement raccompagnée à la porte et mes mots de rage m'étaient resté coincés dans ma gorge. J'étais encore sidérée, simple spectatrice d'une pièce inconnue dans laquelle je n'avais aucun rôle, à part épouse courageuse et raisonnable. Ma sidération s'est prolongée tout au long du chemin, mon cerveau refusait d'imaginer Guillaume au fond d'une geôle ou déjà mort, c'était juste impossible. De la même manière que je ne pouvais envisager ma vie sans lui, je restais bloquée sur l'idée qu'on le recherchait activement (c'était plus ou moins ce que m'avait dit le représentant du Ministère), et que j'aurais des nouvelles d'une minute à l'autre, forcément.
Je prévoyais déjà de réaménager mon emploi du temps pour rester le plus possible chez moi, le temps de recevoir le coup de fil attendu. Il s'est mis à pleuvoir sur cette autoroute, je regardais les paysages sans les voir vraiment, bercée par le ronronnement du moteur de la voiture et la chaleur de l'habitacle. Les deux hommes devant ne parlaient pas, le conducteur ne me fixait jamais dans le rétro, j'aurais aussi bien pu ne pas exister. Je sentais que je ne devais pas leur parler, que je n'étais pas digne d'une information, n'ayant pas été assermentée.
Quand nous sommes arrivés au village tout était calme, c'était le milieu de l'après-midi et la place était déserte, soudain j'ai repensé à Clara, avait-elle déjeuné, goûté ? Je suis sortie rapidement de la voiture sans même attendre que le plus jeune m'ouvre la portière – encore un simulacre idiot - et j'ai frappé à la porte de Mme Lemaire alors qu'ils redémarraient sans un mot.
J'ai frappé, sonné, en vain, une vague de terreur s'est emparée de moi, inexplicable. Soudain tout le village m'apparaissait comme hostile, macabre, je regardais partout autour de moi, cherchant un indice, une trace de Clara, en vain. J'ai failli me laisser tomber sur le paillasson et pleurer- trop d'émotions pour une seule journée- quand j'ai pensé à regarder dans la boîte aux lettres. Il y avait un petit mot calligraphié d'une écriture sèche et minuscule « J'ai dû partir j'ai laissé votre fille à l'église ». A l'église ? Pourquoi l'église ? En une seconde je me suis imaginé Clara en bébé déposé sur le perron et je me suis mise à courir, toujours terrifiée.
Bien entendu l'église était déserte en ce milieu d'après-midi, j'ai gémi « Oh non c'est pas vrai, c'est pas vrai ! » en me tournant de tous les côtés, perdue. Mais le plâtre froid de la statue de la Vierge ne m'indiquait rien, tout était calme et immobile, désert. « Réfléchis Marie, réfléchis » me suis-je dit, Clara était bien quelque part, le prêtre aussi. Le presbytère ! Ou la sacristie… Tout d'abord j'ai essayé de m'y rendre mais la porte était fermée, là aussi j'ai frappé en vain, rongée par l'angoisse – même s'il n'y avait rien à craindre mais j'avais perdu toute raison, j'avais tout perdu.
Je suis ressortie rapidement et je me suis arrêtée au seuil du presbytère, la main en l'air. J'avais peur, non plus de ne pas la retrouver mais de me faire engueuler par le curé –même si ce n'était pas moi qui l'avais déposée là- qui allait une fois de plus me fixer en sourcillant et me redire « Vous ne pouviez pas la confier à quelqu'un de sûr avant de partir ? ».
En soupirant j'ai frappé à la porte, j'ai entendu une succession de petits bruits de pas et la voix de ma fille « Maman ! Papa ! »
J'ai souri et la porte s'est ouverte, Clara s'est précipitée dans mes jambes : « Maman ! Maman ! Pourquoi t'es partie si longtemps ? T'as trouvé papa ?». En la serrant dans mes bras je l'ai couverte de baisers en répétant son prénom, le cœur gonflé de bonheur et de tristesse mélangée, les yeux plein de larmes. « Il est où papa ? Pourquoi tu pleures ? » a-t-elle répété plusieurs fois et je n'ai pu que lui répondre : « On ne l'a pas retrouvé encore, ma chérie, mais on va le trouver, c'est sûr… ».
Derrière nous le prêtre se tenait un peu en retrait, visiblement mal à l'aise. En portant ma fille dans mes bras je me suis avancée vers lui pour lui serrer la main : « Merci de vous être occupé d'elle, Mon Père, je suis désolée du dérangement. » Le terme « Mon Père » m'était venu naturellement, à ma propre surprise. « Je vous en prie, c'est tout à fait normal, la maison de Dieu est toujours ouverte aux nécessiteux, a-t-il répondu d'un ton crémeux, avez-vous des nouvelles de Guillaume ? ». Ça m'a fait bizarre qu'il l'appelle par son prénom, comme s'il le connaissait bien. J'ai lu dans ses yeux une vraie humanité et j'ai secoué la tête, le cœur gros : « Non. Il a disparu au Liban avec ses compagnons, on n'a pas de nouvelles. Du moins on ne veut pas m'en donner… » ai-je ajouté d'une voix mourante.
- Il faut croire, il ne faut pas perdre espoir, vous n'êtes pas seule, a-t-il ajouté en posant sa main sur mon bras et j'ai senti l'émotion me submerger devant cette gentillesse – ou miséricorde chrétienne -, premier geste de compassion de la journée.
- Merci, merci, ai-je balbutié en faisant rapidement demi-tour avec Clara toujours contre moi, devenue très lourde.
- Attendez, elle n'avait pas fini de goûter, vous ne voulez pas rester un peu ?
- Non, non, je dois rentrer, le Ministère peut appeler à tout moment, s'ils le retrouvent. Merci encore, je ne saurai jamais comment vous remercier…
Je me suis dirigée vers la porte en trébuchant, Clara pesait une tonne et s'accrochait désespérément à mon cou, il est passé devant moi en disant à ma fille :
- Ta maman est fatiguée, tu ne veux pas que je te porte ?
Devant sa mine boudeuse et ses dénégations vigoureuses, il a repris : « Tu ne veux pas monter sur mes épaules ? » Clara a souri puis acquiescé et avant que je ne puisse rien dire elle était sur ses épaules, ravie, battant des mains. Il a dû se baisser pour passer le seuil, je me suis aperçue qu'il était très grand, autant que mon mari.
- Dépêchons-nous, il pleut, a-t-il dit en refermant la porte derrière lui.
- Mais vous êtes sûr que… ? ai-je tenté mais il était déjà parti.
Nous formions un drôle de trio sous la pluie, le prêtre avec ma fille hissée fièrement sur ses épaules et moi trottinant à leur suite, fouillant nerveusement mon sac pour retrouver ma clé. Heureusement il n'y avait personne dehors et tout était à peu près rangé chez moi, sauf la vaisselle du petit déjeuner traînant encore dans l'évier, témoin du bouleversement de la matinée. Je voyais ma maison par ses yeux, en me demandant ce qu'il en penserait. Clara ne voulait pas descendre de ses épaules, j'essayais de la tirer par le bras mais elle s'accrochait à son cou, le faisant rire.
- Je suis désolée, d'habitude elle n'est pas capricieuse comme ça. Clara, descends, ce n'est plus drôle. Pardon, je suis vraiment navrée…
- C'est pas grave, j'ai des neveux et nièces, je sais ce que c'est. Allez, on fait un petit tour et tu descends, hein ? Je dois parler avec ta maman, tu pourras aller voir la télé, c'est l'heure des dessins animés.
Finalement elle est descendue et a trottiné jusqu'à la salle à manger pour allumer la télé, nous l'avons suivie et j'ai souri au prêtre :
- Merci de votre aide, je ne saurai jamais comment vous remercier…
- En assistant à la messe hebdomadaire, par exemple ? a-t-il lancé avec un sourire, me faisant rougir. En tout cas sachez qu'il y a des groupes de prière, le mardi et le jeudi soir, et que je serai toujours à votre écoute, en cas de besoin.
- Oui, j'irai à la messe, je vous le promets, merci encore, ai-je répondu précipitamment en souhaitant qu'il parte.
Mais il restait là, immobile, me fixant attentivement :
- Vous avez quelqu'un pour vous soutenir ?
- Pardon ?
- Des parents, des amis ?
- Euh… non. Pas vraiment. Pas ici. Mes parents sont morts et mes amis sont loin mais… je n'en ai pas besoin, j'ai l'habitude d'être seule vous savez et c'est pas tellement différent, là, ai-je assuré d'un ton presque désinvolte.
« Courage » a-t-il murmuré en prenant mes mains d'un air si pénétré que j'ai soudain réalisé l'ampleur de la catastrophe qui me tombait dessus, d'un coup. Guillaume n'était plus là, et ne serait peut-être plus jamais là. Ma vie perdait son sens, cette solitude-ci serait différente, bien différente. Je me suis laissée tomber sur le canapé et j'ai commencé à sangloter en silence, heureusement Clara me tournait le dos.
« Venez » a-t-il dit en me prenant par le bras et m'amenant à la cuisine. Nous nous sommes installés côte à côte et j'ai pleuré longuement, sans honte et sans me cacher. Il m'a tendu un mouchoir en tissu, j'ai trouvé ça bizarre, décalé, mais je l'ai pris. Il sentait la lavande, sans doute un de ces petits sachets qu'on met dans les armoires.
Malgré ma confusion je percevais sa main sur mon épaule et j'entendais ses mots de consolation, me garantissant que Dieu était à mes côtés, qu'il était bon et qu'il fallait garder espoir. Je ne voulais pas de Dieu, je ne voulais que Guillaume mais sa présence et sa compassion me faisaient du bien. J'existais pour quelqu'un, il comprenait et écoutait ma peine à travers mes sanglots, et c'était un réconfort – trompeur peut-être, mais bien présent. Il a parlé longtemps et je n'ai pas tout écouté, me laissant bercer par sa voix douce. Je ne voyais qu'un grand vide devant moi, une éternité de solitude, un enfer de désolation.
- Mais comment je vais élever Clara seule ? Pour qui ? Elle a besoin d'un père, j'ai besoin de lui, il faut qu'il sache, qu'il sache qu'elle va bien, qu'elle sait un peu compter et écrire son prénom. S'il n'existe plus, pour qui je vais exister, moi ?
- Pour votre fille et votre famille, par l'aide de Dieu. Rappelez-vous qu'il est présent auprès de vous, chaque jour et qu'il…
- Non ! Non, c'est faux. Il m'a pris mes parents et mon frère, et maintenant il m'a pris Guillaume, j'ai tout perdu vous comprenez ? J'ai tout perdu !
Mes sanglots ont redoublé, comme la bécasse que j'étais. La révolte s'ajoutait à la tristesse, ce Dieu était méchant, j'en avais la preuve. Je ne voulais plus écouter ces salades, ce n'étaient que mensonges. Il s'est un peu penché sur moi, je sentais confusément que je l'agaçais, à ne pas vouloir comprendre, croire, mais je m'en fichais.
- Guillaume n'est pas mort, il a juste disparu alors ne l'enterrez pas déjà, gardez la foi. Il faut garder la foi Marie, il faut y croire pour votre fille, pour votre mari. Regardez-moi, tout n'est pas perdu. Guillaume n'est pas mort.
Ses yeux montraient une telle ferveur que je crois que j'ai souri, étonnée qu'il m'ait appelée par mon prénom. Comment s'en rappelait-il ? Je ne mettais plus jamais les pieds à l'église, et je n'aimais pas la familiarité. J'oscillais entre des sentiments contradictoires, la reconnaissance et la rancœur, l'espoir et la rage, j'avais peur d'y croire et d'être déçue, une fois de plus. Je luttais contre moi-même pour ne pas me laisser prendre à ce joli mirage, pour rester froide et cynique face à la religion.
- Je ne savais pas pour vos parents, a-t-il repris doucement, je suis vraiment désolé. Je comprends votre ressentiment à l'égard de Dieu mais ce n'est pas la bonne attitude, croyez-moi et…
- Vous savez mieux que moi, hein ? ai-je lâché sans vraiment y penser.
- Pardon ? a-t-il fait, déstabilisé.
- Vous savez mieux que moi quelle attitude avoir, vous êtes en lien direct avec Lui et moi je ne suis rien, c'est ça ?
- Non, je…
- Pourquoi m'a-t-il tout pris, hein ? Pourquoi moi ?
Cette fois je lisais de la déconvenue dans son regard sombre, je ne jouais pas le jeu, j'étais une mécréante. Il ne savait plus sur quel terrain aller, même si j'imagine qu'on leur apprend à traiter ce genre d'objection, au séminaire. Il était encore jeune et sans doute peu habitué aux rétives dans mon genre, il me faisait presque de la peine, avec sa bonne volonté. L'habit n'était-il pas trop grand, trop lourd pour lui ? Comment consoler la misère du monde quand on n'a rien vécu, à 25 ans ?
Son visage enfantin affichait une déception un peu douloureuse, et au moment où il allait ouvrir la bouche j'ai marmonné : « Je suis désolée, je crois que je suis trop fatiguée, je vais m'étendre un peu et me calmer, je dois avoir des lexomil quelque part », tout cela dit sur un ton qui renvoyait Dieu au rang des ersatz, des anxiolytiques ordinaires.
- Bien sûr, je comprends. N'hésitez pas à venir me voir, si ça ne va pas. Vous voulez qu'on récite une prière avant que je parte ?
J'ai secoué la tête un peu vivement, comme Clara peu de temps avant, pour dire non. Mais il a joint ses mains et commencé à réciter le « Notre Père » face à moi, je n'ai pas desserré les lèvres. Pas pour moi, merci.
Tête haute je l'ai raccompagné jusqu'à la porte, cette fois il tombait des cordes et je lui ai proposé un parapluie, qu'il a pris machinalement. Il m'a bénie d'un rapide geste de main, presque contre mon gré et a soufflé « Je m'appelle Charles » avant de sortir sous les trombes. Je suis restée immobile sur mon palier quelques instants, frissonnante.
Puis j'ai rejoint Clara et nous avons regardé les dessins animés ensemble, avant d'aller au Mc Do. Je m'efforçais de me dire que c'était un samedi comme les autres, que tout irait bien, avec ou sans aide divine. J'étais forte, habituée à la solitude, je passerais ce cap comme les autres, c'était juste une affaire de volonté. Les parents de Guillaume m'ont appelée, eux aussi s'étaient rendus au Ministère. J'entendais dans leur voix une espèce de fierté, par-delà la peur, et ça m'a révoltée. J'ai abrégé la conversation en prétextant l'heure du repas. Non, je ne serais pas une digne veuve et ma fille une pupille de la Nation, pas question.
C'est au journal du soir que j'ai vraiment réalisé la perte, quand la disparition de Guillaume et ses hommes a été annoncée par le journaliste comme un évènement banal. Tout m'est retombé dessus et je me suis mise à trembler, irrésistiblement. J'ai avalé deux whiskies coup sur coup pour m'anesthésier puis j'ai appelé Cécile, qui a cherché les mots pour m'apaiser, dans une interminable conversation.
Il était presque minuit et j'étais dans le noir complet, les pieds gelés, n'ayant pas bougé depuis le coucher de Clara, pendue au téléphone, dernière bouée de sauvetage. « Tu n'es pas seule, Marie, tu dois tenir le coup, pour ta fille, pour Guillaume, pour toi. Il faut que tu résistes pour t'occuper d'elle, c'est le plus important, tu comprends ? ». « Et moi, qui s'occupera de moi ? » ai-je sangloté comme un gros bébé, bien consciente de mon égoïsme mais incapable de faire face.
- Ta fille. Elle s'occupera de toi comme tu t'occuperas d'elle, et si Dieu le veut Guillaume reviendra et…
- Non.
- Quoi non ?
- Dieu ne veut rien, Dieu n'existe pas. Et s'il existe il a intérêt à avoir un bon alibi, pour tout ce qu'il m'a fait endurer.
- Marie…
- Arrête de parler comme le curé, tout à l'heure.
- Le curé ? Tu as été voir un curé, toi ?
- Mais non, bien sûr que non. Ma conne de voisine avait déposé Clara à l'église, alors il s'est senti obligé de me faire tout un sermon, sur mon rôle et mon devoir de mère… Comme toi, ai-je ajouté avec cynisme en finissant mon troisième whisky.
- Il n'avait pas tort, faut croire. C'est le petit mignon qui a baptisé Clara ?
- Oui mais il n'a rien de mignon, on dirait un vieux petit garçon, avec ses bonnes joues et son air benêt, il m'agace.
- T'es dure, Marie. Moi je l'ai trouvé très sympathique, pas du tout radoteur et j'aimerais bien avoir un prêtre comme ça pour me consoler, plutôt que le vieux barbon d'ici.
- Mais tu vas jamais à l'église !
- Parce que j'ai pas le temps mais tu sais, c'est comme un psy et ça vaut mieux que l'alcool et les médicaments, souvent.
- N'importe quoi ! ai-je fait en me retournant malgré moi pour apercevoir l'ombre de l'église plongée dans le noir, par la fenêtre. Je ne crois pas à ces conneries et j'aime autant picoler, ai-je conclu d'un ton définitif.
- OK, c'est toi qui vois. Tu veux que je vienne, le week-end prochain ? Enfin, si Guillaume ne rentre pas, je veux dire.
- Oui, pourquoi pas ? Mais ça te fait loin, non ?
- Si. Mais je sens que ma filleule a besoin de moi, alors je viendrai, en bonne marraine.
- Pff… Tu parles d'une bonne marraine ! Mais t'as toujours été de gauche, non ?
- Oui. Mais les cathos de gauche sont les pires, il parait, les plus purs et les plus intransigeants. Je sauverai ton âme, Marie, a-t-elle fait d'un ton pénétré, et j'ai éclaté de rire.
Plus tard en me couchant j'ai prié pour la première fois depuis la mort de mes parents, pour Guillaume, une prière inventée au fur et à mesure, avec des bribes d'autres prières.
Je me souvenais plus du Notre Père.
Merci de votre lecture, à bientôt.
Et puis il y a Charles à présent...à bientôt Nathalie !
· Il y a plus de 8 ans ·Louve