Dommage pour moi

louzaki

Y a rien à dire de plus. C'est ma faute et quoi que j'essaie de dire après, je serais toujours ridicule.

Je ne m'attends pas à ce que tu comprenne. Ou si et alors je suis complètement à côté de la plaque. Mais je vais essayer de t'expliquer. Parce que tu le mérite.


Imagine que tu marches au soleil, dans ta rue, dans ton quartier. Il fait bon, tu te sens bien, tu te sens toi. C'est assez important pour être noté. Tu te sens toi. Mais en fait (et ça tu ne t'en rendras compte que plus tard), ce n'est pas vraiment toi. C'est cette espèce de salope que tu croyais envolée qui a enfilé ton masque. Qui joue avec toi, littéralement.

Tu marches donc. Tout va bien. Tu penses à plein de choses, tu as confiance, tu fais des plans sur la comète.

Mais au fond tu sais.

Tu sais qu'il ne faut qu'un instant pour que tout bascule. Le soleil se couvre. Pas en vrai hein, juste pour toi. Ton orage perso. Pour les autres, rien n'a changé.

Tout bascule et l'arc en ciel au dessus de ta tête a vite fait de se casser en milles morceaux. Tu as chaud, tu te demande ce qu'il se passe. Ton corps prend le relais. Douleurs à milles endroits en même temps. Presque imperceptible. Mais toi, tu les sens.

Tu grossis de 1 000 kilos à chaque pas. Tu t'engraisses à chaque secondes qui passe.

Et tu ne peux pas le dire. Tu ne peux même presque pas y penser tellement c'est douloureux.


Ça y est, tu n'es plus toi.


Et avant de déraper complètement, de t'enfoncer dans l'incompréhension, tu cherches un soutien. Tu aimerais quelqu'un qui puisse comprendre, à l'instant même où ça arrive, ce qu'il se passe.

Et qu'il arrête tout. PAUSE. Non, tout ça n'arrive pas. C'est dans ta tête.


Mais évidement personne ne peut t'aider parce que c'est TOI qui doit y faire quelque chose. Tu peux pas te reposer sur quelqu'un. C'est impossible parce que c'est sur toi que tu dois te reposer. Et tant que tu n'y arriveras pas, ça finira toujours comme ça.


Toi qui pars devant l'incompréhension, devant la colère que tu ressens et celle des autres. Le bruit te fait trembler, les voix, les vibrations. Tu as envie de t'enfouir et de t'enfuir, loin.


La seule chose que tu peux en attendant de savoir gérer tout ça, c'est de parler.

N'arrête jamais de parler

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