Dormir le jour
aile68
Dormir le jour, veiller la nuit, tout est inversé, à quoi bon rêver, y a pas que les chevaux qui chevauchent le vent, y a les poètes, les garçons et les filles amoureux, les enfants fous, les amis qui disparaissent après la tournée des bars. J'ai chevauché le vent, j'étais heureuse, je riais tout le temps, c'était de l'autre côté de la frontière, j'ai eu vingt là-bas, y avait des chevaux de mer, de l'écume, une plage de velours immense.
Chausser mes lunettes, chausser mes bottes de cent lieues pour aller encore plus loin que les chevaux sauvages, laisser la frénésie me prendre les lèvres, me prendre la vie, et ressusciter avec le vent. J'ai vu un poète jouer de la lyre en version symphonique, de l'autre côté de la frontière, je me suis attardée devant une chanteuse lyrique, c'était le début de la nuit, j'aurais aimé rester dans la ville qui s'éclairait et goûter à toutes ses saveurs.
Perles de lune, perles nacrées dans les cheveux, il y a tant de secrets qu'on dévoile la nuit, on ne sait plus si on a bu, si on a dansé sur le parvis de l'église, y a pas que les impatients qui courent après le temps, y a les amoureux, les enfants après l'école, que sommes-nous devenus, l'un sans l'autre, as-tu refait ta vie, j'ai passé la frontière, ne pense plus à moi. Le jour, la nuit, tu m'offrais le vent, les chevaux et le temps millénaire, planétaire.