...par la chair

Yannick Bériault

D'abord publié sur lesensdutemps.tumblr.com


        Semblables par la chair.


       J'étais rempli de l'élan d'un bond... j'étais immobile. Je ratissais le flot universel avec mes doigts ouverts, avec mon enthousiasme, avec mon savoir... J'irradiais. J'étais prêt.

       La raison était un phare pour les hordes. Je méditais sur la nuit, le jour, leur dévorement mutuel... La pensée voit au devant, les possibles, les chances d'évolution inexplorées... mais seule la chair s'avance.

       Les hordes dévoraient la terre, nous étions semblables par la chair, mais j'étais traversé par la lumière... et la nuit dévorait le jour alors qu'ils dormaient, et j'avais la solitude pour épouse. J'avais le bonheur de connaître la noblesse de l'œil qui embrasse tout, ma fenêtre tropicale comme poste d'avant-garde...


       et l'Histoire, peu à peu, s'éteignait.

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