Douce Marie
evagreen
Marie.Douce Marie, ma bien-aimée , ma dulcinée, mon pêché, mon fardeau, ma prêtresse et mon bourreau. Monstreuse nymphe aux griffes acérées, comment nous sommes-nous rencontrés ?
Oh Marie je me souviens notre première rencontre...C'était une magnifique soirée ! Chez Jimmy ! Tu te souviens, on ne s'était jamais vu et déjà toi et moi c'était le coup de foudre, tu m'as cloué à ma chaise , tu as ouvert la première porte de mon cercueil ce soir-là !
Je me demande si on était fait pour se rencontrer toi et moi, je me demande si c'était fait pour durer, je me demande si, malgré ce que je fais, on pourrait continuer à se voir ? Rien qu'un soir, juste pour te parler, juste pour m'abandonner.
Je vivais une banale vie de lycéen partagé entre le foot et les copains, une vie format série-télé avec tous ses arrangements bien réglés. Je partageais mon amour infidèle entre les études et le sport, d'anciennes conquêtes... bien avant que je te recontre, Marie.
Puis on s'est rencontré , par hasard, ou plutôt j'aime à le croire. Ce fut le début, tu le sais Marie, d'une très belle histoire. J'étais naif,innocent, presque inconscient. J'avais goûté à quelques expériences, mais jamais aussi intenses que toi Marie...
je me souviens de ces sales histoires sur toi...de vieilles rumeurs étouffantes et de beaux ragots : “une pute” “une femme fatale” “une salope sans coeur” “elle fait super bien l'amour”...Oh ils étaient tous plus ou moins vrais....
D'abord tu m'as dégoutée, ton odeur m'a étrangement révulsé. Tu parlais fort et ton parfum empestait. Cette fille, cette bécasse blonde, elle me parlait , mais mes yeux étaient absorbés par ta sombre lumière. Le fascinant dégoût de ma révulsion m'attirait irresistiblement à ta rencontre. J'étais un voyeur pervers contemplant avec délice une infâme charogne. L'horreur de ta réputaion faisait grandir mon envie. J'avais envie de te goûter, juste pour essayer, juste pour ne pas t'oublier. Je me sentais m'affaisser et me plier. Pris d'un lâche courage je me décidais à aller te parler.
J'avais peur, j'étais terrifié. Ta beauté m'a fait l'effet d'un électrochoc,j 'ai été réanimé, je n'aurais jamais pensé ! Depuis, chaque soir, tu me hantes et ton fantôme me laisse évnaoui dans mes délires et ma solitude. Lorsque l'ennui me ronge la morsure de ton odeur me réveille, le soir avant de me coucher je crache mon amour pour toi par mes poumons.
Oh Marie tu étais si belle ! Pourquoi as-tu changé ?
On a tout juste échangé quelques mots, puis tu es sortie fumer ta cigarete, je t'ai accompagné. En te voyant j'ai tout de suite pensé que tu allais succomber, mais j'étais loin de me douter que c'était toi qui allais me consummer.
Aujourd'hui je ne vois plus mes amis, ils ne supportent pas notre amour.Mais je me souviens, tous mes “amis” qui me racontaient comment tu avais arraché le coeur et bouilli le cerveau de tant d'amants ! Mais je m'en fichais ! Ce que je voulais c'était te consommer, te consummer ! Je pouvais plus me passer de ton odeur, de ta peau si douce, de la finesse de ton corps, ton amour me brûlait les veines !
Notre premier baiser...A cette même soirée..je pensais juste te posséder puis m'en aller, te prendre et te jeter, t'allumer pour mieux te piétiner, comme un mégot, comme un objet. Puis lorsqu'on s'est embrassé ! J'ai cru renaître ! Ou plutôt j'ai cru mourir ! J'aime l'effet que tu me fais, avec toi c'était différent des autres filles...La tête m'a tourné, l'estomac m'a frappé,les couleurs m'ont bousuclé, la terre s'est retrounée et le temps s'est figé.Toi et moi on s'est oublié, on a laissé le temps filer pour mieux le capturer. Le monde s'est évanoui sous notre amour et on était les seuls à exister. Avec une force fébrile on s'est aimé en secret...Ca a duré des années. Je devais t'aimer juste pour un soir , t'en as décidé autrement.
Le lendemain ma peau portait encore les stigmates de notre nuit et ma peau puait ton parfum. Ca a été facile de t'oublier, j'ai continué à vivre et aimer loin de toi, mais déjà le monde paraissait glacé loin de tes bras.Dans nos draps il ne restait rien que les cendres de notre amour et un mégot fauve tout trempé de notre passion, une vieille odeur de tabac froid et des spectres de bouteille d'alcool.
Ta peau couleur chocoalt, ta façon de te tordre sous mes doigts ; de me mordre les lèvres.
Je repartais chez moi ton souvenir sur le dos.
Le lendemain la vie reprenait. Mes études se pousuivaient dans une volupté tout ce qu'il y a de plus normale et adolescente, je continuais de draguer quelques filles àa etlà et mes amis me procuraient toujours une certaine dose de plaisir. Je m'estimais sérieux et engagé. Pourtant, là, au fond de mon coeur, tu avais planté une atroce graine qui me brûlait la cage thoracique.
Je t'avais prsque oublié quand un soir on s'est retrouvé. Tout s'est passé comme si on s'était jamais connu. Jamais je l'oublierais. On a fait semblant de pas se connaître et mon dégoût pour toi s'est vite transformé en amour pervers. On s'est aimé et tu t'en es allé, cette fois la garine avait germé et en souvenir tu emportais un bout de mon cerveau. Notre amour c'est un soupçon de délire, une danse macabre, une parade amoureuse aux airs de mise à mort.
Mais j'y peux rien ! Je t'aime trop Marie !
Peu à peu je me suis accoutumé à ta présence et il a fallu qu'on se renvoie. J'avais pas l'intention de te dire au-revoir alors j'ai pris ton numéro.
Tu m'as prévenu, tu n'aimeras jamais un seul homme.Personne ne peut t'avoir et certains sont morts à se languir de tes charmes. Alors j'ai souri et j'ai accepté de jouer le jeu avec toi, 'ai fait un premier pas vers l'enfer, et j'ai fait poussé ma première aile vers le paradis.
Marie tu me brûles l'âme putain !
Je tentais pendant un moment de scinder mon existence entre toi et le monde mais notre amour était trop fort. J'ai préféré fuir le monde pour m'enfermer seul avec toi chaque soir.Avec toi l'univers entier s'effondrait dans l'immense trou noir de ton âme, tu hapais ma lumière et en crachais une fumée jaunâtre à l'odeur de souffre.Putain Marie il n'y avait qu'avec toi que j'ai pu décharger le poids de mon existence au sol ! Je l'ai vu chuter lourdement sur le sol, s'écraser, mourir, agniser et crier ! Avec toi je redevenais gratuit.
Je t'ai rappelé des tas de fois mais jamais tu en répondais. J'ai hanté tous les plus sombres recoins de ma ville pour te retruover, juste pour retrouver le soleil noir de ton fard à paupière, juste pour que tu m'apaises enfin. J'ai crié ton nom à m'en arracher les poumons, à en cracher du sang.
Mes mais m'ont lâché, ils n'ont pas accepté le temps que je passais avec toi. Au début on l'avait dit, toi et moi on se verrait que queles fois par semaine, puis tu m'as possédé, tu as kidnappé mon âme et tu l'as étouffé. J'étais prêt à me damner pour toi. J'aimais tellement te faire l'amour ! Même en enfer je t'aurais baisé, mpême si je devais me vendre au premier démon qui passait ! J'aurais payé des millions juste pour une danse avec toi Marie !
Je suis bien consicent que tu me feras rejoindre mon cercueil, mais je m'en fiche. Ma souffrance est ton plaisir et ton plaisir est mon plasir. Une étrange équation, un surprenant rituel s'établissait entre toi et moi. J'étais ton amant le plus fidèle et en récompense tu me laissais m'abandonner à toi. Je laissais mes ennuis sur le seuil de ta porte et tu y mettais le feu.
Mais un jour c'était plus pareil...On faisait l'amour et ça m'a surpris...je me suis dit que je t'aimais plus Jeanne ! J'en ai pleuré et j'ai tout fait pour pas y penser, je te consommais encore plus chaque soir et chaque jour ! Je préférais mettre le feu à ma raison que sortir de tes griffes !
Oh dans tes bras la vie a pris un goût si différent...je en voyais plus du tout mes amis...les études et le sport s'étaient mariées à d'autres hommes et le monde était un épais brouillard informe grisâtre, une espèce de marais dans lequel je pateaugeais vigoureusment. Je m'enfonçais dans les sables mouvants de mon existance et ma déchénace me menait droit à mon paradis imaginaire.
J'étais soul de ton amour, et presque las. Mais en même temps rien au monde en donnait goût à la vie sinon ta présence, tu étais mon oasis dans cet immonde océan de boue.
Souvent je pensais à la mort et me disais qu'elle nous embrasserait tous un jour, ben moi, je préférais autant crever de ton amour que de souffrir ton absence ! Putain Marie je les aurais tous tué pour te retrouver !
J'avais un pied au paradis et l'autre en enfer tandis que mon corps creusait lentement sa propre tombe. Alors un soir mesamis ont décidé que je devais arrêter de te voir. Putain je l'ai pas supporté Marie ! J'en suis devenu dingue à m'en cogner la tête, à m'en enfumer le crâne !
Mais falait se faire une raison Marie, on pouviat plus se voir. T'étais le vampire de ma vie, tu as sucé mon sang jusqu'à la dernière goutte et tu t'en es allé...Tes crocs acérés m'ont finalement décapité, ils avaient raison !
Ma famille aussi nous a interdit de nous voir...On vivait une idylle à la Bonnie and Clyde ! Je m'enfuyais pour te retrouver, et une fois tous les deux le monde entier devenait une sombre nuée.
Alors je suis resté enfermé, compressé entre quatres murs. Je me souviens pas de grand-chose depuis notre rupture...Le vide, le silence, le vertgie des sens remplacé par celui de la peur, la peur de plus jamais te revoir. On dit qu'un être vous manque et totu est dépepuplé, Marie , j'ai jamais été aussi seul depuis que t'es parti ! Mais je m'en fous aujourd'hui. Je men fous parce que le monde est devenu un flou artistique en noir et blanc et que j'ai rencontré une nouvelle copine. Je suis devenu une larve rose à la vie morose, un pustul de ton amour.Quand t'es parti t'as emmené mon monde.
Alors depuis pour t'oublier, je m'injecte le bonheur par intraveineuse.
Marie...Marie comment déja ? Ah...Putain c'est vrai...Marie-Jeanne...
Ce texte me fait beaucoup penser à la chanson "Marie" de Saez dans son dernier triple album, que je te recommande. C'est plein de fraîcheur !
· Il y a environ 12 ans ·Lézard Des Dunes