Douleur
petiteplume
Elle se détend. Enfin. Cela fait trois jours maintenant. Trois jours qu'elle n'a pas souri. Trois jours qu'elle ne t'a pas taquiné. Trois jours que sa vie a basculé. Trois jours qu'elle a cessé de vivre. Trois jours que tu n'es plus là. Tu voulais bien faire, mais tu ne pouvais pas. Tu pleurais pour elle, sans t'en trouver le droit. Tu voulais la laisser dans sa solitude. Tu voulais qu'elle aille mieux tu ne pouvais rien. Tu voulais pouvoir faire quelque chose pour elle. Contre tout ce qu'elle avait fait pour toi.
Ce matin, il pleuvait. Tu t'es dit que ça ne pouvait plus durer. Tu es allé la voir, et puis tu as parlé. Longtemps, sans dire un mot, elle t'a juste écouté. Ses yeux trempés de larmes semblaient avoir séché. Puis tu t'es tu. Le silence a envahi la pièce, l'espace d'un instant. Cet instant était-il une seconde, une minute, une heure ? Tu n'en sais rien. Elle t'a bien regardé, et t'a pris dans ses bras. Et vous avez pleuré, tous deux, à l'unisson. Tu en avais le droit ; elle t'avait accepté.
Jamais la douleur ne s'efface réellement. Et dans sept ans, dix ans, vous serez toujours là. L'un réconfortant l'autre, l'une sanglotant tout bas.