drainer

Sandra Laguilliez

Ecrire pour drainer la douleur, faire partir ce mal qui vie en moi et qui me ronge jusqu’à la corde. J’ai besoin de crier mon désespoir au monde entier car rien n’est plus fiable que son propre mal. Personne ne comprend et tout le monde s’en fou. Que quelqu’un se retourne et me dise quelque chose. Quelque chose de gentil pour changer parce que je le mérite tout compte fais. Quoi qu’ils en disent je suis quelqu’un de sympa, c’est la dépression qui fait de moi une révoltée anarchiste qui déteste la vie pas le contraire. Je ne vous demande pas de m’aider mais de m’aimer. Parce que restait allonger chez soi à boire de l’alcool, du café et a fumé des cigarettes pardon mais ce n’est pas top. Faite de moi une attardée mental psychopathe si vous voulez mais faite le dans un certain amour. Lorsque l’été arrive, je me prends des envies de commando suicide et lorsque c’est l’hiver qui s’installe je me demande si je ne vais pas tuer tout le monde pour me suicider ensuite, parce que j’en ai marre de drainer seule la douleur de ce monde infâme. Pourtant elle me l’avait dit que l’on était toujours seul quoi qu’il se passe on est seul. A moins d’avoir du shit à refiler mais ça arrive jamais quand on n’est pas riche. Personne ne t’aime et c’est cool… voilà ce que je me dis depuis tellement longtemps que ça en devient un refrain lassant comme une chanson trop triste qui empêche de dormir la nuit. Je me sens mourir chaque jour un peu plus. Pourquoi ce sentiment d’inquiétude ? Est-ce les chansons tristes que j’écoute, inlassablement, en me disant que c’est un peu ma vie qui est écrite là dedans ? Mais il n’y a pas que cela. Je suis sur que tout ce qui m’entoure n’aide à me sentir mieux, pourtant je blâme le médecin qui ne me prescrit pas de prozac ou de mélatonine pour me soulager, tout ça parce que c’est mal de prendre des médicaments lorsque l’on est jeune. La jeunesse offre un environnement trop instable pour être soigné. Pourtant moi j’aimerais aller mieux. Je veux prendre des médicaments pour me sentir soulagée. Pourquoi n’aurais-je pas le droit, moi aussi, d’être en parfaite santé mentale et physique, comme les autres de mon âge ? Pourquoi dit-on que c’est de mon âge ?…Ne répondez pas à mes questions donnez moi plutôt du prozac. Je veux me sortir de cette rage et de cette tristesse qui m’envahit à l’idée de dormir, de fermer les yeux et de souffrir toute la nuit pour le simple plaisir que j’ai l’âge de souffrir de cauchemars sans pouvoir m’en plaindre ; ce n’est pas juste. Moi je vous dis que ce n’est pas dans la nature humaine de souffrir comme je souffre. Et vous savez pourquoi ? Parce que nous sommes tous issus des milieux underground. Questionnez n’importe lequel des jeunes punk que vous croiserais dans la rue. Il vous dira que le monde n’est pas comme il devrait être. Le monde est injuste pour les gens comme nous. Pour les gens qui souffre, et qui ont peur la nuit, pour ceux qui ne s’aime pas au point d’en être malade à mourir. Quoi que l’on fasse rien ne nous permet d’exister. Je ne parle pas seulement de la jeunesse mais de tous ceux qui se sentent rejeter. Non, on ne s’en fou pas de ce que l’on peut penser de nous. Non, on ne s’en fou pas que les autres s’en foutent. On est ceux qui souffrent en silence et nous prions pour vos âmes damnés. Non je ne blâme pas les politiciens véreux et les gouvernements affabulateurs qui nous promettre le bonheur à la télévision parce que le pognon entre dans les poches de ceux qui les soutiennent dans leurs campagnes gagnées d’avance. Je crois que la thérapie ne peux rien pour nous. Rien n’est assez fort pour nous. Nous vivons dans les sombres couloirs de l’enfer mental. Bien sur, je pourrais m’enfuir long de ce qui me fais physiquement mal mais comment pourrais-je partir de moi-même ? J’ai pris la décision de partir de chez moi des milliers de fois et pourtant je suis restée même si le proverbe dit que l’on est chez soi que là où l’on se sent bien. Pourtant, je vous le dis je ne me sens bien nulle part. Ce n’est pas que la faute de quelqu’un c’est simplement que je suis mal au fond de moi, mais ça vous le saviez déjà. Je ne suis pas folle pourtant, ni même attardée, je suis tous ce qu’il y a de plus sain dans la vie d’aujourd’hui. Je suis moi, et c’est un tord. Quel est mon plus gros problème ? Je crois que c’est de devenir sourd aux cris de douleurs des soldats qui meurent pour une guerre qui n’en vaut pas la peine. Faites exploser Manhattan si cela vous chante, ça ne me pose pas de problème faite la guerre si cela vous dis je m’en moque tant que je garde mon mode et mon niveau de vie. C’est grave ce que je dis mais tous le monde le pense. Et vous savez pourquoi ? Parce que c’est ce que l’on nous apprend du berceau à la tombe. Les capitalistes font ce qu’ils veulent c’est eux qui on l’argent. Traitez-moi de monstre, vous aurez raison mais je ne suis que le produit de votre industrie qui nous fait devenir des machines à tuer pauvre et débile. Même le Moyen Age était plus éclairé que nous le devenons. Je ne suis pas encore obèse mais j’ai peur de mon poids monter sur une balance est un enfer. Pas à cause de ces filles filiformes des podiums mais à cause de toutes ces émissions qui montrent l’enfer de l’anorexie. Il faut être logique, avant que l’on en parle, à la télé, l’anorexie n’existait pas, pas comme ça. Elle ne touchait autant de filles ou même de gars. Alors dites moi pourquoi en quelques années cela à pris autant de proportions ? Parce que c’est médiatique : devenez anorexique et nous parlerons de vous à la télé…Qui est a blâmé ? Pas la première à s’être fait filmée, non ce n’est pas non plus toutes celles qui ont suivit. Les vrais responsables c’est ceux qui font de l’audience avec la maladie des autres. Je suis anorexique de ma vie, comme des millions de personnes.

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