Drôle de destin

Quand tu m'as connu, pauvres yeux cernés de pluie
J'avais veillé un rêve qui battait de l'aile
Des jours entiers à ne me consacrer qu'à lui
Tremblant d'une fièvre presqu'insurrectionnelle

J'ai senti ton regard dans mon amer naufrage
Le rêve s'était tu, je me sentais vaincu
Je devinais les contours de ton doux visage
Et ton sourire me disait : j'ai survécu

Il fallut bien du temps pour que tu m'apprivoises
Que je reprenne pied dans le monde solide
Ne craigne plus de sauter à deux pas du vide

Drôle de destin qui voulut que je te croise
Au chevet de ce rêve qui battait de l'aile
Les plus beaux amours sont toujours accidentels