Du bleu au corps
ivy
Regarde-toi assise dans le noir, seule
Tu n'es plus que l'ombre de toi-même, un fantôme
Seul persiste par intermittence un éclat de rire
Qui dès qu'il franchit la lisière de tes lèvres
S'évanouit, disparait dans le néant qu'est devenu ta vie
Comme si le simple son de ta voix t'effrayait
Ce son te ramène à ta vie d'autrefois, une vie paisible
Aujourd'hui elle n'est plus.
Tu vis dans la peur, la honte et la souffrance
Depuis si longtemps que tu en oublies qui tu es
Tu as décidé de disparaitre, de devenir une ombre
L'ombre de cet homme qui t'a tout pris, jusqu'à ton rire
Tu l'as fait entrer dans ta vie et c'est ton âme qu'il habite
Il contrôle tout, tes gestes quand tu as le droit de bouger
Tes mots quand il t'autorise à parler
Tu es figé avec ce sourire stupide au visage
Tu te répètes en boucle que tout va bien
Que ce n'est pas de sa faute, que tu dois faire des efforts
Mais la vie n'a pas à être si dure
Elle ne doit pas être faite de coups et d'insultes
Tes hématomes existent même si tu les dissimules
Ta tristesse s'entend même si tu la tais
Emancipes toi de ces foutues chaines
Personne ne peut le faire à part toi
Enfuis toi, sauve toi, échappes lui
Car d'ici peu de temps, la seule chose qui restera de toi
C'est ce sourire stupide et quelques mots sur ta tombe.