Du virtuel peu virtueux, TV et Internetz. (ou Pourquoi sortir un peu ne ferait pas de mal.)
Benjamin Rombeaut
Ce ne sera peut-être pas le plus passionnant des articles, me complaisant depuis quelques temps dans un remuage de merde, d'immaturité et de nostalgie mal placée que j'imagine plus agaçant qu'autre chose. Mais ici ce n'est pas trop le cas, promis, même si le moral n'est pas plus haut pour autant.
Bref, jetant un œil en bas à droite de l'écran, je viens de constater que j'en suis à ma 11ème heure consécutive sur l'ordinateur. Bientôt une demi-journée entière le cul posé devant UN FOUTU ÉCRAN.
Alors d'accord, j'ai quelques excuses : y avait de la créa à faire, de la merde à la TV et de toute façon je n'avais pas vraiment de contrôle sur cette dernière. Chuck Norris à midi et E=M6 avec un énième reportage sur les ados le soir, ça c'est de la télévision culturelle. (Je hais les ados, bordel. Surtout dans les reportages sur leur développement sexuel, ça me déprime. C'est moi qui ai loupé un truc en étant le paria de service au collège-lycée ? J'ai jamais rien fait de tout ça, alors quand la fille raconte que son quatrième copain était pas cool, mon sourcil se lève avec une incompréhension toute légitime. J'attends toujours de pouvoir parler d'une première, alors une quatrième...)
Fut un temps où E=M6 était un Science & Vie télévisuel, plutôt qu'un "apprenez à manger bien, faire des économies et comprendre les créatures que vous avez pondues".
Fut un temps également où M6 était un peu le Canal + gratuit, des couilles et un peu de provoc' plutôt qu'un manuel du "comment nettoyer chez soi", "comment s'habiller pour séduire", "comment élever ses enfants", "comment devenir une star", "comment cuisiner", "comment trouver l'âme soeur quand on s'appelle Roger, 52 ans, éleveur de moutons cornus dans le Périgord"... le tout avec des exemples. Parce qu'une émission ne fonctionne pas sans quelques cas désespérés dont on peut se moquer gratuitement, c'est bien connu. Quels connards ces cas sociaux !
Heureusement tout est toujours bien qui finit bien, hallelujah.
Bref, j'allai hier à Lille pour la première fois depuis des mois, histoire de revoir des gens que j'apprécie autant que je les vois peu, à mon grand dam. Dans l'ordre chaotique de ceux que j'aime à ceux que j'aime pas... (non, je blague). Dans l'désordre total et complet : ma Jojo à la peau d'ébène, l'Emmeline potentielle chimico-terroriste, la culturelle Pauline, le Eudes rasé, l'artiste Julie, la rousse Sophie, la blonde et accueillante MLG, la terrible Kim, l'Olivia aux airs de méditerranée. Ma première sortie depuis un bout de temps, par la même occasion. L'air pur et glacial de la liberté, la caresse des fumées d'échappement, le vrai soleil sans vitres, le ciel bleu aux colossaux nuages épars ! \o/
Ça valait bien un whisky, au risque de traumatiser la malheureuse Sophie, qui décidément ne parvenait pas à croire que Benjamin (sisi, Benjamin) BUVAIT DE L'ALCOOL. A 16h. Et oui, whisky, parce que ces raclures de barmans ne faisaient pas de mojitos ! *o*
Bref, c'est passer d'une journée de discussions à une autre de décomposition.
Que n'ai-je un véhicule, pour quitter l'étouffante chaleur dans laquelle je me noie et qui n'est autre que le reflux de ma propre respiration. Fuir le canapé brûlant mon dos, bouger ces jambes engourdies, quitter cette saloperie d'écran qui ne m'inspire même plus de plaisir. Sortir, rencontrer, détester, aimer, oublier, apprendre à nouveau.
Quand on passe la journée devant Facebook en espérant que quelqu'un va venir nous sortir de notre supplice asocial, ne serait-ce qu'avec quelques mots, la solitude devient encore plus déprimante.
Mais, chose étrange, après ces quelques lignes, je me sens déjà mieux. Serait-ce le récit de la journée d'hier ? L'envie revenue de quelques pointes d'humour ? Ou simplement d'être parvenu à fuir quelques instants les interrogations et auto-rabaissements habituels (mais mérités, parce que je suis vraiment une merde) ?
Mystère et boule de gomme. Le scooby-gang pourra probablement résoudre cette énigme.
Ou Sherlock Holmes, ou Conan le détective. (NDLA : Conan le barbare était déjà pris.)
Alors si vous voulez bien m'excuser, j'adresse une franche bise à tous et à toutes, et dédie cet article comme l'équivalent d'un énorme fuck à mon PC. Je l'abandonne sans ménagement ; monte ouvrir la vitre, m'asseoir sur la rambarde, pieds sur la tuile mousseuse, observer la nuit étoilée et m'imprégner des relents frigorifiques qui vont pouvoir fouetter mes nerfs engourdis. Poussière dans l'univers, mais poussière consciente !
Si "j'ai la crève" apparait sur mon profil bientôt, vous savez pourquoi.
Amis virtuels mais non moins réels du soir, bonsoir ! \o/