Dure nuit en Antarctique

Victor Jlln

Oliver Adams, cuisinier en Antarctique, mais pas seulement. Crédit photo - Victor JULLIEN

26 mars 1910, Base de Dumont d'Urville en Antarctique. Il est 15h. L'équipe de John Coulson s'agite. Scientifiques, mécaniciens, cuisiniers, tout le monde est mobilisé. La tempête du siècle va s'abattre dans le secteur. Ils n'ont que quelques minces heures pour mettre le matériel à l'abri, calfeutrer les bâtiments, se protéger. Le vent se fait de plus en plus vigoureux, et de plus en plus glacial. La nuit tombe, on assiste à un ballet de lampes frontales s'agitant de toutes parts.

Il est 18h23. John donne l'ordre à toute son équipe de se mettre à l'abri. La tempête est là. Alors que Oliver Adams, le cuisinier en chef rentre enfin au chaud, il entend au loin un hurlement. Ce hurlement se fait de plus en plus sourd, assourdi par les bourrasques de vent qui s'abattent sur la tôle de la cuisine. Avec une rapidité fulgurante, Arnaud enfile ses bottes et son manteau et part à la recherche de ses compatriotes restés à l'extérieur. Les trois chiens de la base l'accompagnent dans son expédition, ils sont couverts de neige mais font preuve d'une incroyable résistance à la tempête. Au fur et à mesure qu'Arnaud avance, les hurlements se font de plus en plus distincts. Il ne s'agit pas de cris d'hommes mais bien d'animaux. Quelques minutes plus tard, Arnaud se trouve face aux 4 chevaux de la base. Ils sont effrayés par le bruit continu du vent qui s'abat sur leur abri de fortune. La bâche qui sert de toit se détache. Le froid pénètre les lieux. Arnaud s'affaire à isoler le toit. Les 3 chiens se couchent au sol. Les 4 chevaux se calment. Pas moyen de  retourner à la base, Arnaud s'apprête à passer une nuit difficile.   

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