LES FOUGÈRES DE Melle ALDEBERGE XI

Philippe Larue

Le palais de l'Élysée aurait pu être à Nanteuil-la-Forêt, tellement les gloutons palais des invitées avaient cohabité avec les gloutonnes langues des comédies françaises. Les amuses-gueules avaient décédé dans les jabots administratifs, les brochettes par les flèches boisées de Cupidon dont on aurait pu penser à un retour des nez percés et les cure-dents d'Eden des radis, radins chez la mayonnaise tartare. En vérité, ils préféraient la rouille que Melle Aldeberge avait élaboré.

Les biscuits de Reims n'avaient eu l'opportunité de se purifier d'un carême de Christs joyeux suffisant chez l'Eden gâteuses de Mme Mimex. Ne parlons pas de Peucheron, dont les liposuccions annuelles légitimaient l'embonpoint progressiste trimestriel dûs aux fêtes religieuses et aux repas officiels. Seule Melle Aldeberge avait été l'exception qui confirmait la règle. Couzu avait bien croqué quelques radis mayonnaisés, histoire de saliver sur le biscuit de Reims et y enivrer son regard et ses espoirs sur les popotins féminins. Quand aux brochettes revêtues d'une houppelande de fraise, Melle Hennereste les avaient sucé d'un bien-être proche du Nirvana. Personne dans l'assistance n'avaient bouddhées ce moment en apesanteur, dans le jardin remarquable de Nanteuil-la-Forêt. Ce samedi, même une verge de gargouille, classée monument historique, aurait fièrement dressé son aisance devant la spiritualité évidente de Melle Hennereste.

Signaler ce texte