Eclaircie

Jean Claude Blanc

hommage à mes enfants, le fruit de nos efforts

                                  Eclaircie

 

Agrippes toi à la vie, elle ne demande que ça

Juste un signe de la main, pour lui dire, que ça va

Il ne faut pas grand-chose, pour verser dans la joie

Encore doit-on trimer, pour en trouver la voie

Le verre à moitié vide, le vers à moitié plein

Ensemble se conjuguent, selon nos folles humeurs

Un jour à l’agonie, enchanteur lendemain

L’amour se savoure, à la paix intérieure

Après l’averse d’ennuis, apprécies l’éclaircie

A en oublier même, de prendre ton parapluie

Le meilleur ou le pire, on élit le premier

Amnésique, voudrais l’être, pour moi, c’est compliqué

J’avais pris l’habitude, de clamer la laideur

De cette société, qui s’en fout bien, d’ailleurs

Enfin, c’est pas trop tôt, je sors de ma torpeur

Vais envoyer péter, mes sots petits malheurs

Du fond de ma retraite, j’oublie mon job ingrat

Rejoins pas Emmaüs, d’autres sont là, pour ça

Je leur laisse ma place, leur cède le témoin

En ai tellement ras le bol, préfère servir à rien

Un éclair d’optimisme, soudain m’a traversé

Faut vite en profiter, je joue guichets fermés

Un zeste de réussite, un regain d’amitié

Par mes enfants comblé, bonheur plus que parfait

Qualifié d’égoïste, je n’ose l’imaginer

Tellement je suis inquiet pour ceux qu’ont moins de chance

La chance se mérite, facile, quand on est doué

Les jaloux, pleurnicheurs, les laisse à leur conscience

A force de prêcher, l’égalité pour tous

On banalise mérite, qui a la crise aux trousses

C’est sûr, il est en panne, le social ascenseur

On prend de la hauteur, à l’étage supérieur

N’ai pas été gâté, ces dernières années

Divorcé, endeuillé, ma folie enfermée

Ma part de bonheur, permettez, s’il vous plait

J’en ai rempli ma coupe, je vais la déguster

Un coup de téléphone, avec ma fille, Mimine

Quelques heures partagées, avec mon fils intime

Suffisent à regonfler, mon cœur convalescent

Toujours ça de gagné, de pris sur le néant

Ce soir vais m’endormir, sans prendre de cachets

J’ai fait ce qu’il fallait, pour élever mes enfants

Hommage partagé, avec leur maman

Pas rançon de la gloire, mais quand même un succès

Ma nuit est sans nuages, sans doute bon présage

Demain, n’est que mirage, faudra encore lutter

En remettre une couche, pour encore progresser

Mon esprit restauré, manque pas de courage

Profitez de l’instant, car mon soleil est rare

C’est pas en roupillant, au fond de son plumard

Que l’on va triompher, se couvrir de lauriers

La veine, pour la saisir, on doit être initiés

Quelques instants de paix, mon cerveau se repose

Mes vers en témoignent, sont presque de la prose

Evoquer les prodiges, c’est voir la vie en rose

Eduquer c’est nourrir, nos idées qui s’imposent

Lorsque l’enfant parait, commence ses galères

Philosophie gratos, à l’usage des mémères

En grandissant, mes gosses, ont suivi mon chemin

Puis ont choisi, le leur, y’a pas plus beau destin

Le guignard s’est mué, en porteur de fleurs

Résolument campé, sur sa réalité

Sans souci, c’est trop dire, je dois panser mes plaies

Une lueur d’espérance, rehausse mon honneur

Mon Dieu, qui êtes au Ciel, tous les soirs je vous prie

Veillez sur mes petits, mes amis, mes chéris

Votre message l’ai reçu, et même 5/5

J’ai bien été servi, ne devrais pas me plaindre

Le maudit qui m’habite, vais le faire déguerpir

Il était plus que temps, j’allais sûr en mourir

Chef-d’œuvre en péril, prêt à me démolir

Fermé en mes 4 murs, tu parles d’un avenir

Ma fille et mon fils, vous m’avez sublimé

Avec votre mère, on est récompensés

Nos efforts ont payé, votre route est tracée

Certes, vous avez grandi, on est liés à jamais

Agrippes toi aux gagnants, laisses derrière les fainéants

Suffit pas d’être bien né, avec cuillère dorée

Encore faut-il bosser, tombe pas tout cuit, l’argent

Se creuse le fossé, en 2 humanités

Certains qui restent en rade, souhaitent-ils quitter le quai…

JC Blanc                 octobre 2013 (pour mes enfants)                       

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