Eclaircissements
David Le Borgne
J'ai gâché des litres de salive
J'ai épuisé ce que mon imagination avait de plus beau
En jetant les plus illustres métaphores dans un livre
Ecrit en une demi-lune pour ses vulgaires sabots
J'ai dilapidé jusqu'aux derniers vivres
Me réinventant toujours en plissant les accrocs
Alors qu'elle déparait la blancheur de givre
Des plumes que j'allais lui décrocher en cadeaux
Elle ne méritait pas celle d'une colombe mais d'une grive
Quoique ce fusses encore trop aérien pour cette charogne
Ce n'est pas d'Aphrodite mais de Gorgone dont j'ai été ivre
Et pour moi les Hyperboréens sont restés atone
Je m'étais laissé me perdre m'oublier dans ses griffes
La laissant cochonner mes atomes
Tant bien que mal je décrypte
La nature profonde de l'abject qui m'assome
Je le pressentais l'avait écrit
Dans « C'est une petite sotte »
Mon châtiment y est bien décrit
J'ai du sucer une mortelle pleurote
Qui me somme de prendre le premier ferry
Quand je pleure au visage elle me rote
Comment ne pas devenir aigri
Quand j'ai semé autant de coups de bassin dans de la camelote