Ecorchez-moi.

Mauvaise Herbe.

Je suis une idiote. Une triste idiote.

Des pluies d’éternité, pour oublier les autres, les miettes, les entre deux et l’écume de nos vagues que le sable a fini par boire entièrement.

Tout a été édifié oui, mais tout s’est cassé la gueule. Il nous en manque, des années pour contempler, des petites particules de temps supplémentaires, quand tout va trop vite. Il nous manque des paires de bras, pour consoler les familles, il nous manque des cœurs qui marchent, et pour ceux qui cessent sans prévenir, et pour ceux qui décident volontairement de s’arrêter lorsqu’ ils s’aperçoivent que les autres manquent à l’appel. Construisez nous des barrages, du paracétamol pour ces cœurs engloutis, des sparadraps pour panser les genoux qui s’affaissent de ne plus en pouvoir et ce, parce qu’ils en ont marre d’attendre et constater pendant que le macadam s’imprime sur le grain de leur peau.

Ils en ont assez de constater que leur monde se tord de douleur, et que même en criant fort, personne ne les entend.

Tout déborde, tout s’écroule. Le monde entier glacé dans une vaste larme de regret latent. Des mains sur les joues, des têtes sur le bitume, des brancards et du sang. Du sang entre les mains, entre les cuisses, sur les lèvres, sous les vices. Et puis? De la rancœur. Des souffles que l’étau de la gorge serre trop fort. Rien autour ; un néant abstrait où vous êtes seuls, au milieu des âmes flottantes en lesquelles les gens ne croient plus parce qu’ils n’ont plus rien pour ou à espérer. Des murmures qui répondent aux questions. Parce qu’ils n’ont pas les réponses. Parce qu’ils n’y avaient jamais pensé. Parce qu’ils oublieront vite.

Parce qu’un jour eux aussi, trouveront cette lueur au bout du tunnel. Mais ce tunnel n’est qu’un trou.

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