Ecoute moi, je t'en supplie...Non, je vais bien.

Sébastian Poulain

Tu voudrais savoir si des personnes se sont déjà véritablement souciées de moi ? Assieds-toi mon ami et prends un verre ; quand on est quelque peu enivré, on rêve d'avoir une personne qui se tiendrait à vos côtés pour boire et apprécier vos confidences, donc, je t'offre ce verre pour que tu puisses m'écouter.
Pour répondre à ton excellente question, je te dirais que peu de personnes se soucient de moi. J'ai dans l'intime conviction que seuls mes parents, mon frère et peut-être deux ou trois amis se préoccupent de ma personne. Je pense que je suis de ceux que l'on adore utiliser de manière éphémère pour ne qu'ensuite, retourner dans le placard de l'insignifiance. Tu te demandes pourquoi je dis cela ? C'est assez simple. Certaines personnes viennent vers moi, quand ils sont dans la brume du désespoir, pour me quémander une écoute sur leur douleur, leur chagrin, leurs maux, leur désillusion et j'en passe. Je les écoute, je les conseille, j'offre mon aide, tout cela dans une certaine bienveillance et un réel souci envers l'autre. De ces personnes, je n'ai jamais eu de retour lorsque j'étais moi-même dans l'accablement, quand j'avais besoin d'une écoute sur mes douleurs, mes chagrins, mes désillusions. Oui, je te l'accorde, il faut donner sans rien attendre en retour, mais tu peux concevoir que l'on puisse être désemparé face à tant d'égoïsme, d'un désintérêt malsain et le peu de reconnaissance de ces gens-là, tout de même ! J'ai l'impression d'être parfois une coccinelle que l'on adore regardé, voire parlé, mais que l'on chasse ou parfois écrase lorsqu'elle ne nous semble plus digne d'intérêt. Tu peux rigoler, je suis aussi risible dans mon écriture que dans mes comparaisons.
Je dois te faire malgré tout une confidence. Je désire que l'on se soucie de moi, que l'on m'écoute, que l'on me soulage de ce flot de désespoir pour le ruisseau de l'espérance. Je souhaite tout cela, mais je les repousse par mes actes en totale contradiction à mes espoirs. Par mon éducation et ma pudeur, je ne veux pas que l'on s'apitoie sur ma personne. J'ai peur que leur générosité ne se change en charité pour tout te dire.   Comment ? Oui, tu as raison, je ne devrais pas me plaindre dans ce cas. Mais vois-tu, j'avais besoin de me livrer, et tu étais là dans ma tête, où je t'ai inventé pour que tu entendes ma confidence dans ce bar imaginaire et ces verres qui n'étaient que remplis par l'encre de mon stylo


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