Armée d'écrans
onizu-k
En me présentant devant vous/
J'avoue que je vis un paradoxe/
Je mets ma langue au garde à vous/
Alors qu'il faut qu'jme désintoxe/
Honnêtement reconnaissons/
Que nous sommes tous alignés/
Têtes bien hautes dans le peloton/
Soldats d'une armée devant l' clavier/
Chacun se vénère pour conquérir/
Sa petite part de vérité/
Et quand j'me vois en con courir/
Prêts à piller, à violer/
A travestir ma liberté/
Pour le plaisir d'avoir raison/
J'me dis qu'on va finir mutilés/
A multiplier nos opinions/
Quelque soit l'âge des lèvres/
Il n'y a plus de convention/
Le flot des débats dégénère/
La guerre des boutons comme mission/
Le buzz a remplacé Genève/
Tout le monde se veut atomique/
Et comme un chacun je m'énerve/
Putain d'reflexe automatique/
La parole était une arme/
Elle n'est plus que le témoin cinglant/
Qu'à force de tirer sur l'alarme/
On ne lâche plus qu'des balles à blanc/
L'état major lui se gargarise/
Sous prétexte de notre sécurité/
Derrière leurs casques leur mainmise/
Nous guident vers l'obscurité/
La lumière des projecteurs/
Nous fait tomber comme des mouches/
Le feu d'la chaleur de twitter/
Nous achève tous dès qu'on y touche/
Une armée, un troupeau de chèvres/
Qui se promène sans berger/
Et qui bêle la bave aux lèvres/
Pendant que rodent les RG/
Les réseaux sociaux : un filet/
Qui fait un max de prisonniers/
Camp d'concentration maquillé/
Qui va faire de nous un charnier/
Nous ne sommes que chair à canon/
Sous leurs missiles publicitaires/
Contre leurs radars sa protection/
Est devenu de se taire/
Se planquer dans sa tranchée/
Est la seule force de désertion/
Pour cultiver faut s'arracher/
Des mauvaises herbes par millions/
Car On a les doigts qui s'agitent/
Prêt à presser sur la détente/
Quand La touche entrée nous invite/
A sortir ce qu'on a dans le ventre/
Les commentaires sentent le vomi/
Nos mots dévoilent nos viscères/
Ne sentez vous pas l'antinomie/
De s'imprégner d' toutes les misères/
On se peinture la morale/
Pensant qu'sous ce camouflage/
Il n'est que son propre idéal/
Qui nous pilote dans des mirages/
Qu'Il est facile de lâcher les bombes/
En étant bien loin de la surface/
Sur Facebook on creuse des tombes/
Quand on tapisse nos interfaces/
Nos murs sous les médailles/
Tous ces like sur nos vestes/
Ou l'honneur des champs de bataille/
S'exhibe en faisant ce geste/
Ah ce que la guerre est populaire/
Quand on se cache sous des pseudos/
Et de nos jours elle pollue l'air/
On parle tous comme des ados/
C'est tellement cool les clashs/
Les insultes, les contender/
Ce lit est le matelas des lâches/
Sur lequel ils veulent qu'on t'endorme/
On glorifie le nombre de vues/
Tu peux devenir un héros/
En montrant ton trou du cul/
Pour eux tu n'es qu'un numéro/
Les généraux eux se nourrissent/
N'accordant que de laisser des miettes/
Militaire est notre service/
Quand on a le doigt sur la gâchette/
Ou sur la molette d'une souris/
Résister doit être notre fer de lance/
Pour lutter contre l'armée des soumis/
Moi je vous mendie des silences/