Ecrire.

Ecrire.
Quel drôle de verbe pour imiter le crissement de la plume sur le papier. Ecrire ? Mais écrire quoi ? Ce qui me passe par la tête ? Pourquoi pas. Qu'est ce qu'il me passe par la tête en ce moment? 

Et qu'ai-je sur les doigts ? Ce sang poisseux d'une douleur précoce. Cette essence de mon âme et ces spasmes mémoriels. Spasmes douloureux et inévitables. Spasmes qui surgissent alors que mes pensées me travaillent. Et c'est avec ce sang que j'écris. J'écris mes douleurs et mes peines, mes pensées éphémères ou trop ancrées. Je mets mon âme sur le papier, je hurle mon silence par mes mots déployés. 
Et je respire. 
Enfin. 

J'inspire le bien être de partir. De m'enfuir dans les vapes insondables de l'imaginaire. Et cette probable liberté m'est ici accordée. Ecrire pour survivre. Ecrire pour exploiter la bile qui jaillit de nos ressentis. Vomir nos réflexions, taper notre condition. Ecrire pour se souvenir. Ecrire pour désarçonner notre quotidien. Ecrire pour s'évader de la réalité qui nous est imposée. Alors réinventons une réalité qui nous plait. Par nos écris, par nos partages. Créons un monde vivable et infini. Un monde dans lequel la mort n'existerait qu'à l'ultime page. Ce soupir inconscient que l'on dévoile en un sourire de soulagement. 

Je ne veux pas écrire pour raconter. Je veux écrire pour vivre ce que j'ai manqué.