Ecrits pornographiques (Moi, je dirais érotiques) de Boris Vian.
dark
Publié tel quel de Boris Vian.
Liberté
Sur le seuil ta demeure
Sur le plancher reluisant
Sur le boitier du piano
J’écris ton nom.
Sur la première des marches
Sur la seconde et les autres
Sur la porte de chez toi
J’écris ton nom.
Sur les murs de notre chambre
Sur le papier vipérin
Sur la cheminée de cendre
J’écris ton nom.
Sur l’oreiller, sur les draps
Sur le matelas de laine
Sur le traversin jauni
J’écris ton nom.
Sur ton visage tendu
Sur tes narines ouvertes
Sur chacun des seins aigus
J’écris ton nom.
Sur ton ventre bouclier
Sur tes cuisses écartées
Sur ton mystère à coulisse
J’écris ton nom.
Je suis venu dans la nuit
Pour barbouiller tout cela
Je suis venu pour ton nom
Pour l’écrire
Avec du sperme.
Pendant le congrès
Il faut bien se le dire, messieurs dames
La peau du gland, c’est pas inusable.
On peut, bien entendu, faire des tests
C’est l’ABC de toute science expérimentale.
Dans une conasse en peau de raie
On se blesse au premier passage
L’aspect de la plaie est grenu
Et le sang sèche assez rapidement
Sous l’aspect de gelée de groseilles.
On rencontre aussi, malheureusement elles sont rares
Des grognasses impudentes à qui
On a greffé, en travers, une lame de rasoir
Quand on y rentre, on en a une
Quand on en sort, on en a encore une
Mais elle est coupée en deux.
Certaines possèdent également
Des vagins horizontaux, tous rouges
Abondamment garnis de dents
Ils se referment sur les boutoirs avec un râle
Et jamais un Anglais ne les a vus vomir
Car les Anglais ont le sens de la respectabilité.
Pline de Cheval et Chaton l’Ancien racontent
Qu’il y en a eu de si affreux à voir
Que les bras sont tombés aux gens dans la rue
Sans doute, on ne peut les décrire avec précision
Car les nombreux documents relatifs à ce sujet
On fait les délices des termites
Des Huns, des FFI et autres animaux rongeurs,
Mais on sait qu’à l’intérieur comme dans certaines clés
Une longue tige d’os bien pointue
Vous pénétrait dans le méat
Ce qui s’effectuait avec un bruit grinçant
Extérieurement la peau virait au vert.
D’autres sucent comme des pieuvres
Et métamorphosent l’objet rutilant
En une aubergine monstrueuse
Invisible en lumière noire
Elle est telle qu’au grand soleil
On tombe à genoux devant
Mais on ne peut la mettre dans sa bouche.
Enfin, diverses malheureuses
Jeanne d’Arc, sainte Thérèse, la Passionara et la duchesse de Windsor
Sont nées avec le con subdivisé
En une infinité de petits, petits trous
Boris Vian : le 7 Juin 1947
Les gousses
Les gousses vous avez raison
Raison de taillader les sexes érigés
Comme les cous tendus des poules vers le grain
Raison de recracher le sperme acre et gluant
Raison de rejeter l’éventrement brutal
Nous ne vous aimons pas.
Nous n’avons pas besoin de vous les gousses
Nos sexes resteront las et morts devant vous
Sexes mous, plus méprisants
Que vos miroirs qui vous regardent.
Pourtant nous aimerions parfois nous abreuver
du lait frais de vos figues fendues.
Broyer entre nos dents vos seins aux pointes sombres.
Ecarter de nos mains douces vos coins d’ombre
et blottir notre langue aux creux de vos vagins
plus beaux de n’avoir pas connu le coutre révoltant
le doigt capuchonné plein de foutre et de sang.
Je ne connaissais pas non plus. Ecrire sur ce sujet doit être une expérience d'écriture comme une autre... en celle-ci chacun devrait se découvrir, réellement. Pas encore tenté !
· Il y a plus de 11 ans ·garance--2
J'aime Vian, mais ne connaissais pas ces textes érotiques. Merci de nous les faire connaitre.
· Il y a plus de 11 ans ·Yvette Dujardin