Ecrits-vains politiques

Djamel Cheniki

On est condamné à penser un État moderne soit par soi-même, soit par émulation de modèles préétablis en courant le risque de dérives culturelles, ou alors par procuration pour les sociétés affectées par cet appauvrissement intellectuel qu'instaure le sentiment, souvent trompeur, de confort et de prospérité.

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Alors que la modernité suppose une rupture avec l'ordre établi, elle n'en est pas moins le fruit d'un processus continuel et ne peut donc se concevoir comme un Éden parfait, réfractaire à toute critique ou remise en cause.

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Un État digne de ce nom se caractérise par ses deux principales composantes : des capacités militaro-industrielles, symbole s'il en est de force de dissuasion, et d'un système éthico-juridique capable de le préserver (l'État) des abus que procure la puissance, comme du probable cynisme à l'égard de ses obligations historiques et humaines.

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Si l'ambition à l'échelle individuelle se borne à l'aspiration vers un bonheur immédiat et à moindre coût, celle d'un État se mesure aux compétences organisationnelles et managériales de ses institutions à canaliser l'ensemble des aspirations des citoyens dans la concrétisation de projets fédérateurs et à forte valeur ajoutée.

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