Edéene, contes, légendes et merveilles

Franck Demaury

Ce matin, j’ai reçu un baiser de mon joyau. Délicates lèvres, doux baiser et mon esprit me rappela le commencement de cette histoire. Je l’ai rencontré il y a fort longtemps, au cours d’un bal donné par mon père. De grands voiles blancs dissimulaient le balcon où nous étions assis. L’horloge sonna les douze coups de minuit. Ma princesse s’échappa et comme par magie, elle avait disparu. Seule sa pantoufle de verre était encore présente, posée sur l’une des marches.

Je pris le soulier et à l’aide d’une lampe apparemment magique que je frottai, je fis apparaître une fée. Edéenne, c’était son prénom. Comme à chaque être à qui elle propose son temps, elle apprenait à connaitre mes sentiments, ma vie et mon histoire pendant trois heures.
Elle prit la chaussure entre ces mains et dessina par la suite une jolie bague. Une citrouille et un chausson de verre à l’intérieur voilà ce qui apparut quelques minutes plus tard. Le bijou, sublime et délicat à la fois était en or jaune, la pantoufle brillait de ses diamants et l’ensemble était surmonté d’une feuille en émeraudes.

Elle me raconta que seule cette bague pouvait m’aider à retrouver ma princesse. Elle me conta également que chaque création qu’elle imaginait, était unique et comportait une partie cachée tout comme la personnalité de l’être aimé.

Je partis avec cette œuvre unique et je passai mon temps à retrouver mon écrin de sentiments. Après de nombreux voyages, j’arrivai devant une auberge sombre. Une marâtre m’ouvrit et ces deux filles se présentèrent. Aucune d’entre elles ne convenaient. Une jeune demoiselle arriva et me demanda d’essayer la bague. L’or de la citrouille révéla cette magnifique princesse, l’émeraude émerveilla ses yeux verts et les pantoufles de verre habillèrent ses pieds. Nous partîmes dans le carrosse à travers les campagnes illuminées par les étoiles magiques. Nous discutâmes durant le trajet et j’aperçus la fée Edéenne, quelque part autour du carrosse.

Dessinant ces nouveaux bijoux, uniques et exceptionnels, elle nous révéla au cours de notre mariage, une bague qui scellerait nos sentiments. Elle s’appelait « la Belle et la Bête » et dévoilait une série de ronces qui représentait les difficultés de nos vies couronnées par les diamants et surmontée d’une rose en rubellite protégée d’un voile en cristal de roche.
Notre histoire commença il y a bien longtemps et devint un conte éternel.

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