Effet miroir

m-artin

Effet miroir

Nous sommes passés par différents chocs qui ont fait voler en éclat nos idées reçues auxquelles nous nous accrochions comme à une bouée de sauvetage devant l'immensité de la mer infinie de l’inconnu…

Nous ne voulions pas entendre parler d’une terre ronde, puis que nous descendions du singe. Aujourd’hui il va encore falloir descendre de notre piédestal, admettre que la relation perception et mémoire  nous dirige et pas notre sacrosainte conscience, permettant de nous démarquer de l’animal.
Notre cerveau ne stocke pas mais adapte sans cesse son réseau de connections en interaction avec son environnement  chimique et les énergies pour survivre. Cette incroyable plasticité mouvante, découverte depuis peu, va révolutionner nos derniers rêves.

Nous ne recevons pas directement les informations de l’extérieur, il faut passer par les cartes de notre mémoire. Celles-ci peuvent éclater et se reconstruire sans cesse des dizaines de fois à la seconde. Il faut capter plusieurs fois de suite les mêmes données pour qu’elles s’impriment plus longtemps comme base. Notre cerveau ne peut pas se surcharger, il trie sans cesse pour que notre attention et notre compréhension soient au mieux de leurs facultés, nous permettant ainsi d’agir. Nous désapprenons autant que nous apprenons. Nous adaptant sans cesse. Nous sommes aussi capables d’inventer pour combler nos troubles ou les espaces vides. C’est pourquoi à force que l’on vous dise que le coca-cola est bon ou que la pissotière de Duchamp est une œuvre d’art, même si cela vous paraissait absurde aux premières perceptions, notre imaginaire comblera le vide et fera le lien nous fournissant du sens.
Nos croyances peuvent être erronées ou portées.  Chacun fabrique ses fictions mais elles peuvent devenir collectives. Quand nous percevons un geste fait par un autre être humain notre cerveau active le même endroit dans ces cellules grises, c’est l’effet miroir. Les neurones emphatiques. Ils permettent le lien social, la culture et aussi l’évolution d’un peuple, car l’Homme est toujours enclin à se dépasser. Comme il est partageux

Ces découvertes deviennent collectives. Pour s'adapter aux autres il faut se vider de nos certitudes afin d’imiter l’autre et de rentrer en fusion avec ses fictions. Cela permet de se refaire des nouvelles connections. La danse, l’amour, le sport collectif permet cela. Nous libérons dans ces moments-là une hormone spéciale lavage de cerveaux, l’Ocytocine.
L’endoctrinement de toute sorte s’est toujours servit de gesticulations identiques collectives pour arriver à ses fins : quand on voit les autres se comporter d’une certaine façon, nous sommes tentés de les suivre dans la joie. C’est l’effet miroir. Le fort pouvoir de socialisation.
Voyez donc l’effet pissotière, sur fond de coca-cola... Encore que le pire risque d’être à venir si nous ne voulons douter de rien et que nous tombons dans une fiction collective du « laissons faire les spécialistes !». Tout comme les moutons : si un se jette dans le précipice, tout le troupeau suivra en chantant.
Comme nous n’en sommes qu’au début des découvertes de ce que nous possédons dans notre crâne, nous n’avons pas l’aide des mathématiques pour comprendre, ou tout au moins nous n’avons pas fait encore de lien. Comme entre l’atome et une galaxie. Ne serions-nous pas qu’énergie ?
La suite la semaine prochaine...


 
 

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