Élémente-toi
Charles Loup Turbide
Si l’eau était calme et bleu je la boirais telle une goutte qui embrasse le sol
Ma vie est comme une passoire en surplus d’émotion qui se déverse
L’infinité de mon amour, ma haine et ma tristesse m’éclate le col
Si l’eau et sa turbidité m’attrapaient, je m’y jetterais comme une larme en averse
Si le feu était insensible au touché je le prendrais dans mes mains et le consolerais
De toute la souffrance, sa solitude qui résume qu’à se faire scruter par des campeurs
Sa passion m’attise, j’ai envie de l’embrasser et danser avec lui vers les majestueux palais
Si le feu était liquide, je le boirais à grande goulée pour le sentir dans mon cœur rempli de stupeur
Si l’air était une femme aux visages lustrés comme le ciel, je le contemplerais longtemps, longtemps
Ma face cacher je ne le vois plus, ses choses invisibles mais si présente tournoient dans ma tête
Il me caresse avec la fidélité du carcajou guettant sa proie, il m’agresse flottant au haut des champs
Si l’air serait visible, je lui montrerais à quelle point je l’admire d’être libre et de régner sur les êtres.
Si la terre pouvait me prendre dans son antre et m’emmener vers sa galaxie centrale.
Je me jetterais dans le vide jusqu’à l’explosion pour contempler ce si beau paysage
Elle me regarderait la regarder, et je plongerais comme un dauphin avec sa crête naval.
Si la terre était molle, je me laisserais fondre en elle pour enfin devenir un grand sage
Si les quatre éléments n’étaient en faite qu’une illusion créé par le mirage
Je les créerais toutes les quatre pour les voir décorer cette boule blanche
Leurs fusions me donnent des frissons semblables au frétillement du son dans mes oreilles étanches
Car sans eux nous ne serons plus ce que nous avons toujours rêvé dans la rage