Elle

Elle s'étire et prend sa couette sur son dos pour aller pisser. "Se laver les mains après être allé au toilettes" voilà les paroles de sa mère qui raisonnent dans sa petite tête. Voilà, puisqu'elle sait que ça l'aurait bien emmerdée, elle retourne se coucher sans se les laver. Le temps passe. Elle a froid. Ses paupières sont lourdent. Elle veut résister, résister à la fatigue. Elle galère pour trouver la force de se lever. Un fois debout elle prend à nouveau sa couette sur elle et va s'as face à la vitre. La vitre en question se trouve du côté gauche de son lit, pas d'importance mais je vous l'dit. Elle habite a Paris. L'avantage à Paris c'est qu'à 4h du mat y'a encore des choses qui se passent. Elle observe. Une jeune fille entourée d'homme en costard noeud pap', elle ressemble a cette danseuse qu'on voit en costume a paillette sur les affiche. Plus loin se tient un regroupement de pigeons. Il y a sûrement du pain ou de la bouffe cramoisie au sol. Si elle était pas cramoisie les clodo l'aurait déjà ingurgité. Donc on reprend: une danseuse entourée de gentleman, des pigeons et de la nourriture plus même comestible. Elle se rappelle de son enfance, elle leur jet des bout de pain sec; aux piaffs. C'était du temps où tout l'émerveillement, du temps ou il n'y avait même pas besoin de quelqu'un pour la cajoler. Enfin, ce soir elle est seule, comme depuis son départ. Son départ? C'est peu dire. Il lui a quand même laisser un loft tout en baies vitrées qui donne sur le centre de Paris. Elle lui en veut pas c'est pas sa faite. Il lui manque juste... Juste une partie d'elle qui s'est a jamais envoler. Puis a cause de lui elle avait, on peu le dire, plus de famille. Maintenant elle est seule comme un détritus. Passons. Quelque chose la chiffonne... La fontaine. Dans la fontaine y a un bras qui dépasse. Un mec trop alcoolisé ou un cadavre. Un cadavre? En voilà une idée glauque. Elle en a assez vue. Retourne se coucher. Sous la couette. Elle trouve enfin le sommeil.